Escapade 7 : Le Louvre-Lens - Impressions
Que vient-on chercher dans un musée ? Une émotion esthétique, serais-je tentée de répondre. Si tel est bien le cas, le Louvre-Lens la suscite d'emblée. Dès lors qu'on aperçoit le bâtiment, dès lors qu'on s'en approche, avant même de franchir les portes automatiques et le portique de sécurité (Vigipirate oblige !). Et bien plus, me semble-t-il, qu'à Paris où le vieux palais-musée suscite davantage une émotion "symbolique", celle de pénétrer un lieu chargé d'histoire que des rois, des reines, des courtisans et des ministres ont foulé des siècles durant avant de céder le pas à l'exposition permanente d'oeuvres aussi époustouflantes que La Vénus de Milo, la Victoire de Samothrace ou la Joconde. Le Louvre-Lens est beau. Je trouve. Moderne mais beau. On peu l'estimer froid, on ne lui déniera jamais d'être parfaitement conçu pour sa destination : mettre en valeur l'art de tous les temps, toutes les origines, tous les styles, par son éclairage et son dépouillement même, de s'effacer derrière sa mission de trait d'union entre les artistes d'hier et les visiteurs d'aujourd'hui.
J'ai déjà évoqué la richesse de la collection et l'intérêt de la muséographie, suite à notre première visite au musée en octobre 2013 (ici). Un an et demi plus tard, je persiste et me désole : pas grand-monde en ce lieu magique qui, me semble-t-il, peine à s'imposer comme destination culturelle, privant du coup une région sinistrée de retombées économiques que l'audacieuse initiative leur promettait. Même si nous avons aimé nous balader paisiblement parmi ces chefs-d'oeuvres ancestraux, même si j'ai pu admirer à mon rythme des pièces qui m'avaient échappées lors de notre première visite, j'ai eu le coeur serré de tant d'indifférence, de désertion, d'oubli. Les rares visiteurs étaient subjugués mais ils auraient dû être dix, vingt, cent fois plus nombreux. Alors, comme lors de ma première visite (ici) j'ai voulu saisir au vol l'image de ces quelques visiteurs fascinés (*). Puissent-ils vous convaincre qu'un détour par le Nord, par Lens en particulier, a tout son sens pour qui sait ouvrir les yeux sur le génie des hommes.
(*) Les personnes qui se reconnaîtraient et qui ne désireraient pas que leur photo figure sur Internet, peuvent prendre contact avec moi. Je la retirerais aussitôt.