Et si on essayait le bonheur ?
Je rentre de Normandie où j'ai passé les premiers jours de l'année au grand air de l'Atlantique, entre plages du Débarquement et pittoresques villages du Cotentin. Je reviens gonflée d'une énergie nouvelle, tant par les balades sur le sable que par la confrontation avec une histoire atrocement douloureuse dont nous sommes les bénéficiaires trop souvent inconscients. Enfants gâtés des Trente Glorieuses et du troisième millénaire, nous nous plaignons en effet beaucoup, alors même que nous avons grandi en temps de paix, de prospérité et de progrès à bien des points de vue, y compris économiques, quoi qu'on en dise. Aujourd'hui, les authentiques points noirs restent l'inégalité des chances entre populations du Sud et du Nord, la montée des extrémismes, ainsi que la question environnementale, qui dépend entièrement de nous.
Alors, en ce début d'année sombre, frisquet et pluvieux comme la plupart des débuts d'année, j'aimerais balayer la morosité ambiante d'un revers de la main ou, plutôt d'un retournement d'état d'esprit. « Et si on essayait d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple » disait Jacques Prévert. J'ai repensé à cette phrase en découvrant sa tombe un peu par hasard dans le minuscule village battus par les vagues et les vents d'Omonville-la-petite, où il s'éteignit en 1977. Après des mois de galères, je me suis promise de la mettre en pratique. Sans garantie de résultat. Mais au moins aurai-je essayé. N'est-ce pas le plus important ?
Et vous non plus n'oubliez pas d'être heureux !