Reflets des années 50 (5) : le photographe photographié

Donc, chacun dans la famille, parents et amis, se prêtaient volontiers au jeu de la mise en scène pour illustrer les articles de Maman. A la manoeuvre : mon père. Mais il pouvait arriver que Lorraine ait besoin d'un modèle masculin, en particulier pour ses articles relatifs au rôle de l'homme dans la famille, mari et père. Dans ce cas, il arriva plus d'une fois que le photographe lui-même prenne la pose. Calculant lumière et profondeur de champ, il préparait alors lui-même la mise au point, juste avant de prendre sa place de modèle, Lorraine n'ayant plus ou presque qu'à appuyer sur le déclencheur. 

Oui, c'est bien moi, vers cinq ou six ans, après une chute qui a décoré mes genoux, mais le couple de "parents" est composé de mon père et... de l'épouse de son (petit-)cousin.

L'époque n'était pas encore au partage des tâches au sein de la famille. La répartition restait traditionnelle. Cela n'empêchait pas Lorraine de prêcher déjà pour la participation masculine. Mon père se prêta volontiers à l'exercice du cirage de... SES chaussures.

Dans les années 50, les pères s'intéressent-ils aux activités de leurs enfants ? Moments de connivence et de tendresse, livres et puzzles nous ont souvent réunis, mon père et moi.

Alors, là, je ne sais pas du tout ce que nous sommes censés faire devant la vitrine de cette boutique consacrée aux travaux de dames. Sans doute un article sur l'importance du père dans l'éducation ?

Cette photo est plutôt un souvenir de vacances (à Grasse) au début des années 60. Je fais une drôle de tête (mon pince sans rire de père a dû faire une remarque qui me fait pouffer), mais je l'aime bien quand même ! 

Ici, la symbolique est évidente : faute de dialogue, l'adolescence risque de rompre la connivence et l'équilibre qui régnaient jusque là. Encore que je ne pense avoir l'air trop rebelle ;-) Mai 68 n'est pas encore passé par là !

Rôle de composition (avec l'amie déjà vue ici), mais j'ignore lequel.   

Le dentiste ne souhaitant pas apparaître dans les pages d'un magazine, c'est mon père qui a pris sa place... et Lorraine celui de la patiente.

Reportage sur un magasin de cotillons. Ne pas se prendre au sérieux : un atout indéniable pour un "comédien".

Comments

[Lorraine]

Je me souviens de tous ces instants "professionnels" où ton père et toi, très naturels, serviez de modèles. La dernière photo, prise au "Roi du Cotillon" à Bruxelles, déchaîna le fou-rire de la vendeuse et des clients (on n'en voit qu'une ici), devant le flegme irrésistible de ton père portant perruque et chapeau, prêt à payer ses acquisitions et à partir ainsi accoutré! Un jour, tu retrouveras ces innombrables articles illustrés dans de vieux dossiers, et tu te diras: "Nous étions heureux!"...

Lorraine

[jmg013]

Merci de partager vos si jolis souvenirs !

[Pastellle]

Vraiment, j'adore ces photos. Encore ! :)

[cathycat]

Comme toujours, ces photos sont formidables ! très belles et passant des messages très clairs. Ton père était un très bel homme et formait avec Lorraine un couple magnifique ! J'aime les photos prises avec toi. Même s'il s'agit de rôles de composition on devine une grande connivence qui semblait vous lier.

Monsieur cirant ses chaussures est un effort louable pour vanter la participation des hommes dans les tâches ménagères mais je crois que c'est surtout une des rares choses qu'ils faisaient très volontiers, ayant été conditionnés au service militaire où la tenue devait être impeccable ! La photo devant la vitrine me fait penser à un choix de cadeau pour la fête des mères... Et la photo où un patron jovial parle à sa secrétaire (ça c'est mon interprétation) m'a fait penser à James Bond et Money Penny :-) Tu vois, tant d'années après, ces belles photos font encore leur petit effet... et se prêtent à tout plein d'interprétations. C'était vraiment du beau travail. J'aimerais pouvoir lire les articles qui les accompagnaient. Bisous et belle soirée à toi.