Reflets des années 50 (4) : les amis se prêtent au jeu

En ces temps héroïques de la photo noir et blanc, il n'y eut pas que la famille à se prêter au jeu des mises en scène paternelles pour illustrer les articles de Maman. Les amis aussi s'y mettaient volontiers, avec un enthousiasme rarement pris en défaut. Et, bien sûr, parce qu'elle était présente à chaque "shooting" comme on dit aujourd'hui, Lorraine continuait à jouer les figurantes dans moultes situations, de la vie quotidienne ou non.

Pleins feux sur les relations amicales, entre mères, entre filles. J'adore cette photo qui m'évoque bien des souvenirs heureux. La réplique en miniature de la poignée de main maternelle équilibre cette photo à laquelle le petit frère ajoute, me semble-t-il, une touche d'innocence bienvenue.

La médisance : les deux élégantes amies (la passante aussi était une amie) s'offusquent avec brio de l'allure de la voisine.

La généalogie : une passion qui, bien plus souvent qu'à l'ère d'Internet, menait dans les bibliothèques d'archives. Les deux amies se sont prêtées au jeu le temps d'une photo. 

 Ce devait être un reportage comme un autre : la vie de bohême d'un jeune peintre (qui n'a, en réalité, jamais fait le portrait de Lorraine)...

 ... mais le peintre est devenu un ami et s'est donc mis, lui aussi, à jouer les mannequins (ce qui était son autre activité pour nouer les deux bouts : ainsi, le vit-on souvent, à l'époque, dans les premières publicités au cinéma, où il conduisait une voiture Studebacker ou fumait des Belga filtres). Ici, il pourrait bien se prendre pour un assureur.

 Le voici en mari typique des années 50 : confinée à la cuisine, la femme en est réduite à lire le journal par dessus l'épaule de son homme. Piquant pour une journaliste !

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Faut-il le préciser : ces images de ménagères...

... frotte-frotte, étaient de véritables rôles de composition.

 

Pas celui de la femme soucieuse de son apparence !

Lors de vacances dans la Loire et d'un reportage sur les vignerons du cru, un autre ami se prêta avec enthousiasme à la manoeuvre d'ouverture d'un tonneau. Le vigneron, lui, l'était vraiment. 

Comments

[emma]

quel plaisir de visiter cet autre aspect de la vie de notre Lorraine que je découvre par hasard, je suppose que tout ce qu'elle a fait était sous le signe de la délicatesse et de la chaleur humaine

[Nhand_]

Ah la la ! Vraiment des petits bijoux, que ces clichés ! Ils respirent une certaine forme de facilité de vivre, d'insouciance, je suis certain que ce n'était vraiment pas loin de la réalité. C'était bien avant notre époque folle où tout va vite, où tout roule numériquement, où on continue encore à s'amuser mais plus rarement, tellement pris que nous sommes dans le tourbillon incessant du quotidien. Les réunions entre amis, dans les années 2010, c'est tout un truc pour les organiser, pour que tout le monde puisse être là. Encore bravo Lorraine pour avoir si bien joué les figurantes et merci Marianne pour nous avoir offert un bout d'une époque qui ne me connaissait pas.

[Lorraine]

Nous mettions nos amis à contribution et souvent c'était ensuite de joyeuses réunions, nous avions tous rempli notre "devoir", ton père en premier lieu. Je ne me rendais pas vraiment compte de la patience, de la précision qu'il lui fallait pour saisir un "faux" naturel ; avec le temps, moi j'étais rodée, les amis s'y mettaient vite et aucun de nous, bien sûr, n'imaginait qu'un jour nous apparaîtrions ici. L'ordinateur n'existait pas, nous étions la génération 60... Comme la vie était simple, alors!...

[Pivoine]

Etonnant... La métamorphose d'une dame des années 50 en ménagère avisée est surprenante. Cela me fait tout de même penser à une encyclopédie de la femme (je crois que c'était chez Flammarion), (trouvée aux Petits Riens, il y a des années, voire des décennies o;) où on décrivait la femme, l'épouse idéale. Pour rire, j'avais lu ça à mon mari en inversant les propos... (Il n'y comprenait rien d'ailleurs et, chose piquante aussi, c'était un ancien artiste qui avait mené la vie de bohème -durant ses études, devenu prof, cela allait mieux o;-). Dans un "cahier" du Jardin des Modes cuisine (ma mère avait quelques numéros consacrés au tricot et à la cuisine et j'en ai aussi trouvé une petite collection chez les bouquinistes), on voyait aussi la jeune épouse à la cuisine concocter le bon souper du mari rentrant du travail. On conseillait à l'épouse d'écouter, d'être attentive et de ne pas "ennuyer" son mari avec ses petites misères de femme au foyer (et certainement pas avec ses misères de santé et autres malaises...) On croit rêver...

[jeannemog]

ces photos sont criantes de réalité. J'aime particulièrement celle de l'épouse lisant le journal au dessus de l'épaule du mari."dis-moi chéri, quels sont les nouvelles"?

bonne soirée aminaute