Pigeon vole !
La Belgique est terre de colombophiles, on le sait. On sait peut-être moins que les pigeons jouèrent un rôle essentiel dans la transmission d'informations par dessus les lignes alemandes durant la guerre de 14. Donc, si je vous propose aujourd'hui cette photo nocturne du monument aux pigeons-soldats qui se dresse à Bruxelles au Square des Blindés, c'est parce que les Journées du Patrimoine se déroulent ce week-end et le suivant sur le thème attendu de la Grande Guerre. C'est aussi parce que le grand quotidien pour lequel j'ai longtemps travaillé débute l'article consacré à l'événement par quelques lignes qui m'ont parues frappées du sceau du surréalisme... à la belge bien sûr. L'auteur n'écrit-il pas en effet : "Les touristes le photographient, les habitués ont presque oublié le dodu oiseau statufié avec le soldat. Et pourtant, rien dévident dans l'association du bonhomme et du volatile..." Pas à dire : il a une bonne bouille, le soldat ! Il est aussi sacrément bien harnaché pour affronter l'ennemi dans l'enfer des tranchées. Et le qualificatif de "dodu" ne me serait pas venu à l'esprit en premier face à l'envol du messager ailé. Ah, j'oubliais : le supplément culturel dans lequel paraît l'article fait sa une avec ledit monument. Alors, strabisme divergent, cataracte précoce ou obsession de la théorie des genres ? A vous de choisir.