Bruxelles, ma belle (9) : la rue Haute et alentours
Escapade professionnelle à Bruxelles, pour la première fois depuis plusieurs mois. Et, cette fois, mes pas me mènent rue Haute, en plein coeur des Marolles, ce vieux quartier populaire à l'ombre du Palais de Justice, où, dit-on, bat le véritable coeur de la ville.
"Haute", la rue l'est indiscutablement par rapport à sa parallèle, la rue Blaes, mais elle est surtout interminable, bordée de façades disparates, rescapées des derniers siècles dans un méli-mélo de styles qui colle bien avec sa population multiculturelle. Ici, antiquaires plus ou moins chics, brocanteurs "brusseleirs" et épiciers marocains, marchands de meubles, de luminaires ou de légumes, modistes ou tenanciers de cafés espagnols se côtoient dans une ambiance bon enfant, qui attire les chaises sur le trottoir dès qu'un rayon de soleil pointe le nez.
J'ai aimé me balader dans ces lieux où s'enracine une brève période de l'histoire familiale récente, en levant le nez vers le ciel pour (re)découvrir quelques curiosités architecturales que l'on ne perçoit pas si l'on va d'un pas pressé et nez au sol.
139 rue Haute : la maison Jacmotte, là où, des décennies durant, l'arôme du célèbre café prenait son envol pour embaumer le quartier. Aujourd'hui restaurée et réaménagée en espace de conférences et de bureaux, elle abrite à l'arrière de sa façade XIXe siècle des plateaux ultra-modernes qui bruissent d'une activité bien étrangère à l'art subtil de la torréfaction.
C'est en 1914, que la célèbre cafetière Louis XVI devient l'emblème du torréfacteur
132 rue Haute. Ici habita Pierre Brueghel l'Ancien, qui donne désormais son nom au quartier. La maison va être réhabilitée en musée, qui ouvrira ses portes en 2017 et abritera cinq oeuvres du peintre. Un futur "must" pour visiteurs et touristes !
Sur la façade, un hommage mérité et déjà quasi centenaire.
Sur la place voisine de la "Maison Brueghel", une fontaine inspirée de son tableau "Les deux singes" (1562)
154 rue Haute : sur le chambranle de la porte, vestige d'un temps pas si ancien, au fond !
150 rue Haute : une statuette de la Vierge veille sur l'antique maison.
207 rue Haute : la façade rococco de l'ancien cinéma Rialto
Tiens, qui voilà ? Au coin de la rue Haute et de la rue des Capucins, Quick, Flupke, ketjes de Bruxelles imaginés par Hergé, surprennent leur "ennemi" juré, l'agent 22, en plein délit de voyeurisme.
Vers la fin de la rue Haute, l'église Notre-Dame de la Chapelle, l'une des plus anciennes de Bruxelles, abrite le tombeau de Pierre Brueghel.
La superbe façade de l'Estrille du Vieux Bruxelles se dresse au n°7 de la rue de Rollebeek, là où elle croise l'extrémité de la rue Haute.
Un peu plus loin, sur le Boulevard de l'Empereur, se dresse la tour Anneesens, le vestige le mieux conservé de la première enceinte de la ville.
Et parce que Bruxelles n'a jamais eu peur des contrastes, l'hypermoderne Bibliothèque royale déroule ses drapeaux à deux pas.