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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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2 mars 2014

Arrêtez tout de suite !

Elle était maigre. A faire peur. Alors, j’ai eu peur quand, après six mois sans se voir, nous nous sommes retrouvées pour notre traditionnel repas entre filles. « Ca va, toi ? ». Ca allait, disait-elle. Bien sûr, elle toussait. « La toux du fumeur », minimisait-elle si je lui enjoignais de faire gaffe. C’était un débat mort-né. Je savais qu’elle n’arrêterait jamais. Je savais aussi ne pas pouvoir compter sur la troisième larronne : elle-même n’est jamais arrivée à réduire sa consommation.

Donc, elles fumaient. A l’apéritif puis au dessert, incapables d’attendre la fin du repas pour m’enfumer, se gaussant de mon goût pour les sucreries quand elles se contentaient généralement d’un café et d’une nouvelle cigarette.

Je m’inquiétais aussi de son teint. Vu ses yeux et sa tignasse jais, il avait longtemps pu paraître mat. Il m’apparaissait définitivement gris. Mais puisque ça allait, nous avons échangé nos nouvelles familiales, évoqué nos sempiternels souvenirs du temps où nous bossions ensemble, plaisanté un peu, beaucoup ri, promis de nous revoir bientôt. J’ai quand même appelé M. le lendemain : « Tu ne crois pas que C. est malade ? » Question à ne jamais poser à un autre fumeur ! Il niera.

L’hiver est rude. Bronchopneumonie. Quand nous nous revoyons, je demande, un peu naïvement : « Ca va maintenant ? La radio est claire ? » La réponse me sidère : « On n’a pas fait de radio ». Et bien sûr, elle continue à fumer. Je me demande si elle a jamais arrêté, même au plus fort de la tourmente.

Au printemps, pleine d’entrain, elle rénove sa maison. A l’automne, M. m’appelle : « Cet incompétent de médecin s’est enfin décidé à prescrire une radio. Tu te doutes du résultat ».

Ensuite ? Ensuite, tout est allé très vite. Entre deux chimio, nous avons encore mangé ensemble fin janvier et un peu moins ri que d'habitude. A ce moment, aucune de nous trois, n'imaginait que le crabe progresserait aussi vite. C’est sans doute une chance pour elle. Nous, nous restons sur le rivage, désemparées, orphelines.

Elle n’avait pas 65 ans. De nos jours, c'est terriblement jeune pour une femme ! Je pense à sa maman, à ses enfants et ses deux petits-fils…

De grâce, si vous fumez, arrêtez tout de suite !  

 

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Commentaires
P
Evidemment, cela me fait soupirer... Le parrain de mon fils est parti ainsi, aussi prématurément, et je trouve que la cigarette ne vaut pas de telles souffrances. Dans son cas à lui, son paquet de cigarillos et ses deux Duvel par jour sont peut-être le seul plaisir qu'il s'est gardé, mais quel plaisir ! Je me demande si l'addiction au tabac n'est pas une des plus difficiles à combattre... Que de vies perdues !
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Z
J'ajouterai à tout cela que les fumeurs ne se contentent pas de se tuer, ils tuent également les autres, puisqu'il est connu que la "tabagie passive" cause chaque année plus de 1000 décès en France. <br /> <br /> Quand on était jeunes, on ne connaissait pas les dégâts, mais maintenant on les connait. Il est facile d'arrêter quand on n'est pas un sale égoïste qui ne pense qu'à lui. Les enfants, quand on en a subissent de gros problèmes de santé, j'en connais qui ont des bronchites chroniques dues au tabagisme des parents. Mais les parents s'en fichent bien du moment qu'ils ont leur drogue, la vie des leurs ne les intéresse pas tant que ça. <br /> <br /> C'est pour tout cela que je déteste les fumeurs. Désolée d'être aussi définitive, mais un paquet de cigarettes me choque plus qu'un pétard. Et les fumeurs ne sont pas bienvenus chez moi.
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C
J'en ai connu, moi aussi, de ces fumeurs qui fumaient "à mort". Parfois on se demande s'il n'y a pas une forme de suicide dans ces addictions obstinées. Mais il est vraiment très difficile d'arrêter de fumer.
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C
C'est un voeux pieux ! La seule solution pour arrêter c'est de le vouloir vraiment et de se faire aider. J'ai fumé ma dernière cigarettes dix minutes avant mon infarctus, il y a dix ans. Le professionnalisme des médecins et la bienveillance dont j'ai été entourée m'ont vraiment motivée pour ne pas tout ficher en l'air et à l'aide de quelques patchs je n'ai jamais refumé. Comme pour la drogue, l'alcool et toutes les addictions, je crois qu'il faut trouver SA raison d'arrêter. La peur de la mort n'est pas nécessairement le bon moteur. Mais quand on retrouve sa liberté... quel plaisir !...<br /> <br /> Je suis désolée pour ton amie. Elle connaissais les risques mais n'avait sûrement pas envie de finir comme cela. Mais le tabac, c'est plus que quelques cigarettes, c'est une véritable addiction et j'encourage les jeunes à ne jamais commencer... Malheureusement on ne se débarrasse pas des fléaux comme ça.<br /> <br /> Bisous à toi.
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M
Merci Mamilouve pour ce message... Le crabe ne s'attaque pas qu'aux autres. Il surgit souvent on ne sait pas pourquoi alors inutile de lui fourbir les armes. Toujours trop tôt pour partir, laisser un grand vide et un vertige d'inachevé à ceux qui l'aimaient et à qui elle va manquer cruellement. La peine d'une maman qui enterre son enfant. Tant de chagrin pour quelques cigarettes. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. De surcroît, ce foutu tabac plombe la qualité de vie : essoufflement, extinction de voix, maladies cardio-vasculaires et autres, altération du goût, de l'odorat... Puissiez-vous être entendue mais surtout écoutée Mamilouve
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