Trop tôt, trop vite...
Nous avons dispersé ses cendres dans le jardin, près du saule qui pleure désormais son absence, face au paysage qu'il aimait tant.
Il s'est pourtant battu jusqu'au bout, comme il l'avait promis, Les médecins, d'ailleurs, prédisaient non qu'il s'en sortirait, mais que nous aurions quelques mois, une année sans doute, et même qui sait un peu plus, pour partager encore et encore des moments précieux.
Profitant de la faiblesse induite par cette saleté de crabe, une septicémie en a décidé autrement. Quatre mois et demi à peine après le diagnostic, il s'en est allé au terme de plusieurs tentatives avortées de traitement et pas mal de péripéties, plus alarmantes les unes que les autres. Finalement, un dimanche de janvier, il a bien fallu se rendre à l'évidence et demander son transfert à "L'Aubépine", l'unité de soins palliatifs de l'hôpital de Libramont. Il y a passé dix jours, merveilleusement entouré par des médecins et infirmières que nous ne remercierons jamais assez pour leurs soins et leur attention chaleureuse à chacun, patients en fin de vie comme familles.
Le 3 février, bien que dans le coma depuis deux jours, notre malade a patiemment attendu que Grand Loup arrive de Bruxelles et que nous soyons tous les quatre réunis une dernière fois pour s'envoler vers l'au-delà. Depuis, nous restons là, démunis, désemparés, blessés au plus profond de nos êtres, mais apaisés car ses derniers jours furent sereins et nombreux les hommages à l'homme sensible et au journaliste rigoureux qu'il fut.
Maintenant, il reste à (sur)vivre.