La ronde des prénoms (5)
J’ai déjà évoqué sur ce blog les prénoms, communs ou beaucoup moins, de mes ancêtres les Liégeois et les diverses façons dont ils ont été choisis par leurs parents : prénoms des parrains et marraines, des grands-parents, d’un saint protecteur, de saints locaux, à la mode, etc. Or, tout récemment, en approfondissant l’histoire familiale, je suis tombée sur un curieux phénomène, dont je n’ai par ailleurs jamais entendu parler : la transmission par le parrain ou la marraine d’un nom de famille mué en prénom.
Certes, nous connaissons tous des familles portant des noms qui sont aussi des patronymes, à commencer par le plus populaire de tous : Martin. Ainsi, la France et la Belgique francophone sont-elles peuplées de Jacques Martin, Pierre Richard, Marcel Jacques, Stéphane Etienne et autres Philippe André. Mais comment expliquer que dans ma lignée maternelle, je rencontre un Léonard, qui n’est pas dans la tradition familiale, mais semble bel et bien hérité de sa marraine, prénommée Jeanne ? Oui, mais Jeanne Léonard !
Hasard ? Possible ! Sauf qu’à la génération suivante, rebelote : le premier fils de Léonard, prénommé Noël Gaspar, a fort logiquement pour parrain un certain Natalis (Noël) Jolet et pour marraine Gertrude… Gaspar. Difficile de croire à la répétition d’un hasard que je n’ai rencontré que dans ces deux cas précis. Le plus cocasse de l’histoire c’est que le père et le fils ont, par la suite, l’un et l’autre donné le signal pour quelques décennies d’une succession de Léonard et de Gaspar dans leur descendance. A mon grand dam ! Car allez distinguer les uns des autres tous ces cousins Léonard et Gaspar ayant pour père des Gaspar et des Léonard ! J'aimerais vous y voir !