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Journal d'une mamy-boomer
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29 janvier 2016

Pêle-mêle de l’au-delà (suite et pas fin)

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Le Passage Lemonnier dans ses atours Art Deco des années 30 et tel qu'il apparaît encore aujourd'hui

Les histoires de famille sont multiples, pleines de mystères et de rebondissements, voire de « secrets » qui se diluent dans la mémoire familiale, disparaissent avec les générations précédentes et dont des éléments ressurgissent parfois, au détour d’une recherche généalogique.

Mais qu'allait-elle donc faire à Charleville ? 

J’ai déjà longuement évoqué mon grand-oncle Rodolphe ENGLEBERT, officier de cavalerie, mort sur le front de l’Yser en 1918, peu avant l’Armistice. C’est le héros de la famille, l’homme fort auprès de qui chacun pouvait trouver soutien moral et assistance parfois très matérielle. J’ai connu sa veuve, ma grand-tante Maria, quand j’étais enfant. Bien qu’elle soit comme lui née à Liège, ils s’étaient mariés à Bruxelles (Auderghem) en 1911, alors qu’il avait déjà 34 ans. J’avais bien sûr été interpelée par cet âge tardif pour l’époque, sans y trouver réponse. C’est ma marraine qui me l’a fournie dans ce fameux enregistrement datant de 1996 (ici) retrouvé après mon déménagement. Elle y précisait que Rodolphe avait été marié une première fois à une jeune femme décédée prématurément après être devenue accro à la morphine suite à un accident dans lequel elle avait été gravement blessée.

La nouvelle mise en ligne d’archives de l’état civil en décembre dernier m’a permis de retrouver la date de ce mariage en 1905 à… Namur. Pourquoi Namur alors que les jeunes époux étaient précédemment l’un et l’autre domiciliés à Schaerbeek, où ils s’étaient sans doute rencontrés. Mystère ! Rodolphe était alors « agent commercial » (je le retrouverai « agent de charbonnage » à Liège à la naissance de son filleul en 1909, puis « brasseur » à Bourg-Léopold en août 1914 lors de la déclaration de guerre). Mais le plus curieux dans cet acte n’est pas tant qu’il atteste une nouvelle fois de la  « déménagite » familiale mais bien le fait que la maman de l’époux, mon arrière-grand-mère Marie Barbe Lambertine SACRE, présente et « consentante » au mariage soit dite domiciliée à… Charleville (France).

Née à Grivegnée en 1845, ayant longtemps vécu à Liège avant de migrer à Bruxelles (Schaerbeek) avec son mari (qui y mourra en 1898) et les plus jeunes de ses enfants, qu’allait-elle donc faire à Charleville en 1905 ? Le mystère est absolu et je ne pense pas qu’il pourra un jour être levé, car aucun acte de naissance, mariage ou décès n’est bien sûr lié à ce passage par les Ardennes françaises. Un passage nécessairement bref puisqu’en 1904, au mariage des mes grands-parents à Valenciennes, elle était toujours domiciliée à Schaerbeek et qu’à son décès en 1908, elle habite à nouveau Liège. « Mais qu’allait-elle donc faire à Charleville ? », se serait exclamé Rimbaud.

Mais qu'allait-elle donc faire dans cette galerie ?

Il me semblait que ma grand-mère maternelle m’avait beaucoup parlé de son enfance au Quesnoy et de sa jeunesse à Valenciennes, de sa belle-mère aussi, la fameuse Marie Barbe Lambertine dont question ci-dessus qui avait vécu à Liège avec le jeune couple (après 1905 et Charleville, donc !) et était morte quelques semaines après la naissance de son petit-fils Joseph en 1908. En réalité, je me rends compte que ma grand-mère m’a surtout conté comment elle avait rencontré son fils, mon grand-père Victor ENGLEBERT, et ce récit lui tirait toujours quelques larmes. Cette histoire-là, je pourrais la raconter presque mot pour mot. Mais là n’est pas le propos. C’est plutôt tout ce qu’elle a tu qui m’interpelle, car pourquoi ces mystères dans lesquels il n’y a vraiment rien « d’honteux », sinon peut-être qu’elle portait, comme ses deux plus jeunes sœurs, le nom d’un homme qui n’était pas son père. Du coup, j’ignore le nom de son géniteur et je ne puis remonter cette branche, ce qui, on s’en doute, me fait enrager.  

Plus curieux est le fait qu’elle n’ait jamais au grand jamais évoqué le fait que sa mère se soit remariée à la cinquantaine, après le décès de son premier époux - quitté plus de vingt ans auparavant - avec un certain Jules NICOLE, plombier lillois de six ans son cadet. Car ce beau-père, ma grand-mère l’a plutôt bien connu puisque c’est lui qui fait office de témoin à l’Hôtel de Ville de Liège lors de la naissance de son fils Jean en 1909.

Autre particularité : alors qu’au moment de cette naissance mes grands-parents habitent rue de l’Université, 27, le petit Jean naît au 18 du Passage Lemonnier. Pourquoi ? Mystère. J’ai cru un moment le résoudre quand je me suis rendue compte que le Passage Lemonnier donne sur la rue de l’Université, mais il m’a fallu rapidement déchanter : le 27 se situe en face de la galerie et ne fait donc en aucun cas le coin entre les deux artères, ce qui aurait pu justifier l’existence de deux adresses différentes. Alors, ma grand-mère a-t-elle accouché inopinément chez une voisine qui aurait habité la galerie ou dans une boutique de celle-ci alors qu’elle y faisait ses courses, le mystère là aussi reste entier. Et le restera sans doute.

(à suivre)

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La rue de l'Université vers 1900

 

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Le Passage Lemonnier, du temps où mon oncle Jean y naquit

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Et cinquante ou soixante ans plus tôt

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Commentaires
C
Quoi qu'il en soit, je trouve très beau de naître dans ce qu'on appelle en France un "Passage".
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J
Mille excuses, mais la réponse à ma question est au début du message.
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J
passionnant toute cette histoire. Le passage "Lemonnier" existe-t-il toujours ?<br /> <br /> J.
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