Pêle-mêle de l’au-delà
Mes ancêtres me donnent du fil à retordre ces derniers temps. Quand ils ne me jouent pas carrément des tours de cochons. Pour se faire pardonner sans doute, ils me réservent parfois de belles surprises, qui se muent aussitôt en questions sans réponses. Ils se plaisent à me poser des colles, mais aussi à susciter mes réflexions amusées. Bref, je ne m’ennuie jamais avec eux.
- Michel,fils de Michel SION et de Catherine GENOT, naît à Chênée (Liège) le 23 janvier 1729 : je l’avais noté dans mon arbre en ligne depuis deux ans au moins, à la suite de quoi un lointain « cousin » français m’a contactée pour m’offrir la suite de la généalogie ascendante de Catherine. Je l’ai ensuite moi-même complétée au terme de recherches compliquées par l’orthographe hésitante de l’époque qui a notamment fait varier le nom « des AZELIERS » de sa mère en des AZIERS, des AZIS, de SAISY, des HOSSI, DESAZY et finalement DESASSIERS. Or, en complétant la fratrie des enfants de Michel SION fils et de son épouse Ida LE BOULANGER dont fait partie mon ancêtre Jean SION, voilà-t-y pas que je découvre la mention « fils de Michel de la paroisse de Forêt ». Illico, me voilà plongée dans l’index des baptêmes de Forêt… où ne tarde pas à émerger un Michel SION né en 1725, fils de Michel SION et de Catherine LAHAYE. Alors, le mari d’Ida est-il Michel né à Chênée en 1729 ou Michel né à Forêt en 1725 ? Dès lors, Catherine GENOT ne serait pas sa mère et mes passionnantes recherches sur les DESASSIERS auraient été vaines. J’enrage, car le m’y suis attachée, moi, à cette famille GENOT… et à ce cousin inconnu de France. Bref, j’ai encore du pain sur la planche pour résoudre le mystère.
- Il est cocasse de constater que plus on remonte dans le temps, plus les noms de nos ancêtres prennent sens. Ils ne sont, à l’origine, que de simples façons de désigner les gens, par leur aspect physique (Legrand, Petit, Lenoir, Rousseau…) ou une caractéristique « morale » (Lamoureux, Lallemand…), par un lieu (du Pont, du Bois, des Prés, des Champs, du Moulin, du Château, del Fosse…), par leur métier (Le Boulanger, Lemineur, Delforge…) ou tout simplement le nom du père qui se mue peu à peu en nom de famille (Lambert, Englebert, Laurent, Gérard, Gilles, Simon, Philippe, Thomas, Maîtrejean…). Certains noms combinent même deux de ces éléments (Legrandgillet…). Ces constatations m’ont donné l’envie d’en apprendre davantage sur l’évolution des noms de familles. Elles m’ont aussi réjouie quand, dans Catherine HENRIQUE, j’ai enfin reconnu Catherine KAYE, fille « d’Henri KAYE » (prononcer à haute voix).
- En me tapant la lecture ô combien fastidieuse des mille et quelques pages du recensement de 1906 des habitants de Valenciennes (France, Nord), j’escomptais trouver enfin l’adresse du café que mon arrière-grand-mère y avait tenu à la fin du dix-neuvième siècle. En vain. Il semble qu’elle avait récemment quitté la ville puisqu’elle y séjournait encore en 1904, date du mariage de mes grands-parents maternels. Par contre, quelle n’est pas ma stupeur d’y découvrir Florence, l’une des sœurs de mon grand-père, née à Grivegnée (Belgique) en 1870. Elle a donc 36 ans, est célibataire et servante chez un avocat de renom. Alors, bien sûr, mon grand-père liégeois a habité Valenciennes puisqu’il y a rencontré ma grand-mère, mais j’ignorais que sa sœur l’y avait rejoint. Je m’étonne surtout qu’elle y soit restée alors que son frère et sa jeune épouse française étaient, à ce moment, rentrés à Liège. Elle y reviendra, d’ailleurs un peu plus tard, je le sais, puisqu’elle y épousa Joseph D. de Tilff. Elle avait, à l’époque, un petit garçon né en 1907 ou 1908 de père inconnu, que Joseph éleva comme son fils. De là à se demander si l’avocat de renom pourrait être le père biologique, il n’y a qu’un pas. Je ne le franchis pas.
(à suivre)