Réjouissante, l'actu ?
Radio, TV, Internet, nous abreuvent à flux tendu de nouvelles effroyables venues de la planète entière, qui, le plus souvent, nous réduisent au statut de spectateurs aussi désolés qu’impuissants. Que faire pour apaiser la peine de ces familles endeuillées par le suicide d’un co-pilote dépressif ? Que faire pour celles des étudiants kenyans massacrés par des islamistes somaliens à l’université de Garissa ? Et pour les étudiants mexicains disparus il y a plusieurs mois ? Et pour les lycéennes enlevées au Nigéria voici juste un an par les combattants de Boko Haram ? Que faire pour réduire le chômage, dans sa région, dans son pays, en Europe, dans le monde ? Que faire, à part une manif par-ci par-là, un post compatissant sur Facebook, qui donneront brièvement la réconfortante illusion d’agir en citoyen engagé et responsable quand on sait pourtant l’inutilité de son cri ?
Alors, quand le corps et l’esprit saturent, quand temps est à la grisaille, quand le cœur est en berne, quand on n’en peut plus de désespérer de l’humanité, la tentation soudain pointe le nez d’appuyer sur le bouton « off » de la télécommande et de se boucher les oreilles, pour ne pas sombrer soi-même. En sachant que ce n’est pas non plus la solution.
De solution, je n’en ai pas, bien sûr, mais parfois je me dis que ce serait faire œuvre de salubrité mentale que d’épingler régulièrement tout ce qui nous donne des raisons d’espérer dans cette même humanité.
Certes, l’idée n’est pas originale. A l’aube de chaque nouvelle saison, les rédacteurs de presse écrite, les présentateurs de journaux parlés et télévisés, lassés sans doute de jouer les Philipides, annoncent à grands renforts de mains sur le cœur qu’ils iront à la chasse aux infos réjouissantes et, pour preuve, nous en servent l’une ou l’autre en guise de hors-d’œuvre. Las ! Le manque de place, de temps, d’effectifs et d’argent, mais surtout la propension atavique de l’humanité à produire le pire plutôt que le meilleur, ont tôt fait de mettre à bas ces louables intentions et voilà nos journaux à nouveau emplis de catastrophes, de violences, de guerres meurtrières, de difficultés économiques et de faits divers sordides.
Alors voilà, j’ai décidé de donner de temps en temps, ici-même, leur chance aux bonnes nouvelles, qu’elles concernent quelques personnes, un village, une région ou, au contraire, un pays tout entier, un continent, un secteur économique, que sais-je… Elles ne sont pas inédites, bien sûr, mais les épingler comme « bonne nouvelle » pourrait bien leur donner un éclairage dynamisant. Une façon de se convaincre que, si si, il y a des raisons de croire encore en l’humanité.
Et pour commencer, j'ai épinglé dans l'actu du week-end ces quelques infos qui permettent aux chefs-d'oeuvre millénaires de côtoyer allègrement une vache bien d'aujourd'hui :
L’inauguration de la réplique de la grotte de Chauvet : tandis qu’en Irak, les djihadistes détruisent à tout va les fabuleux vestiges de la civilisation assyrienne pré-islamique (5.000 ans), en France, François Hollande inaugurait l’autre jour une réplique de la grotte de Chauvet, témoignant du génie des hommes qui, voici 36.000 ans "inventaient la peinture et… la bande dessinée" (sic), avec une maestria que l’on n’imaginait pas il y a vingt ans à peine.
Godefroy de Montmirail et Jacquouille la fripouille un peu Namurois. Okay ? : le troisième volet de la saga à succès « Les Visiteurs 3 », co-produit par une société belge, sera en grande partie tourné dans la région namuroise. C’est tout bénéf’ pour Namur, mais aussi pour une belle brochette de comédiens belges : Eric de Staercke, Jean-Luc Couchard, Christian Hecq, Alexandre Von Sievers, Christelle Cornil et le tout jeune Elliot Goldberg.
Last but not least : la Flatte d’or. Le 25 avril prochain à Trooz, se déroulera la « Flatte d’or », un « Lotto-vache » organisé par l’association Natagora. Le principe : Une vache vagabonde gentiment sur un terrain découpé en 2.541 cases de 1 m², chacune pouvant être achetée 3 € la case et 10 € les 4 cases. La répartition des numéros sur le terrain est aléatoire. Les heureux gagnants seront ceux qui auront vu leur(s) carré(s) garni(s)… d’une appétissante flatte. Faut-il préciser que Natagora œuvre en faveur de la protection de la nature et que les bénéfices iront à la création de réserves naturelles ?