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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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26 septembre 2014

Sans voix

P1060525

Il aurait fallu avoir les mots. Forts. Il aurait fallu croire qu’ils pourraient servir à quelque chose. Il aurait fallu dire la nausée et l’indignation. Et l’écrire. Mais je suis restée sans voix. Hébétée. Comme anesthésiée. Honteuse aussi d’éprouver cette répulsion viscérale quand l’horreur, pourtant, n’était pas moindre au Rwanda en 1994, à Gaza ces derniers mois, au Musée juif à Bruxelles en mai dernier et partout dans le monde où l’on tue, viole et assassine des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, dans une indifférence quasi universelle.

Alors, qu’y a-t-il de changé avec l’exécution d’Hervé Gourdel pour que les réseaux sociaux, soudain, s’émeuvent à grand bruit ? D’abord, bien sûr, la macabre mise en scène de l’exécution. Même si on ne l’a pas vue, on peut l’imaginer puisque des images filmées juste avant ont été diffusées. C’est le but poursuivi par les ravisseurs : frapper les imaginations. Ensuite, c’est la troisième décapitation. La première n’était pas moins tolérable, mais on pouvait espérer qu’elle resterait unique. L’accumulation joue. Enfin, cette fois il s’agit d’un Français, culturellement proche, d’un guide de haute montagne en innocente balade, alors que les otages précédents étaient américain ou anglais, qui plus est journalistes, donc conscients des risques encourus. C’est la « mort kilométrique », cette terrifiante loi de la proximité qui veut que nous soyons davantage sensibles aux drames touchant des victimes qui nous ressemblent. C’est surtout, me semble-t-il, que cette troisième exécution est venue matérialiser pour l’Occidental lambda - que nous sommes tous - le fanatisme des membres de DAECH et du, même coup, la menace qui plane sur nous. Là-bas. Ici.

Que faire quand l’impuissance semble bel et bien notre lot commun ? En parler sans tomber dans les lieux communs semble impossible. Se taire est difficile. Alors, sans voix et sans les mots, j’écris. Sans fard. Sans illusion.   

Détail du portail de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille à Lille (Georges Jeanclos)

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Commentaires
N
On ne pas plier devant le terrorisme. On n'a pas le droit de laisser faire. Mais c'est compliqué, car répondre à la violence par la violence accroît la violence, et c'est effectivement l'engrenage. Mais existe-t-il une alternative ? Je ne suis pas sûr. C'est un peu difficile de garder espoir, ainsi le monde est fait.<br /> <br /> En revanche, je ne pense pas qu'il soit pire qu'il ne l'était hier. Il y a eu de tout temps des horreurs, des menaces, des conflits, dans toutes les parties du monde. Cela fait trente ans que j'entends mes aînés s'inquiéter du monde qu'ils vont nous laisser, et depuis, j'ai grandi, et je suis toujours vivant. Bien sûr, tout n'est pas rose, mais c'est un peu facile d'envier les anciens, de dénigrer notre époque à cause de sa part de laideur, c'est une vision un peu trop simpliste des choses, me semble-t-il. <br /> <br /> Quant à nos dirigeants, je suis convaincu qu'ils font ce qu'ils peuvent. Ils sont obligés, dans le monde actuel, de tenir compte de tant de paramètres que leurs actions s'en trouvent fatalement retardés, ralentis. Ils ne peuvent pas prendre des décisions à la légère. Et peuples et citoyens sont de moins en moins patients. <br /> <br /> Enfin, nous serons tous d'accord pour dire que l'horreur fait peur. Mais ne nous replions sur nous-mêmes pour autant, le monde continue à tourner, il faut continuer à le faire tourner, sur tous les plans. La paix n'existe pas, il y a bien longtemps que je l'ai compris. Ce que nous pouvons faire, c'est d'essayer de limiter la casse. C'est tout.
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P
Quand je disais que j'étais terrifiée, je voulais dire par le futur du monde vers lequel nous avançons et que nous laisserons à nos enfants. J'ai très peur de la bêtise aussi, ces hommes sur lesquels rien n'a de prise, avec lesquels on ne peut pas discuter...
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C
Cet assassinat m'inspire plus de haine que de terreur ! Je ne comprends pas ces politiques qui bradent notre pays, courbent l'échine et tièdement parlent enfin ouvertement de guerre, alors que manifestement ces sauvages le sont depuis longtemps en guerre et qu'ils nous écrasent de leur mépris. Les droits de l'homme c'est bien mais la limite n'est-elle pas atteinte dans de tels cas ? <br /> <br /> Ce monde est vraiment bien abimé. Mais je crois qu'il faut garder espoir envers et contre tout et ne pas baisser les yeux devant ces monstres* (* là je m'auto-censure...).<br /> <br /> Merci pour cet article. C'est bien d'en parler. Bisous
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Z
Sans voix oui, mais pas terrifiée, nom de nom! Je n'entrerai pas dans le jeu de ces fanatiques qui ne veulent que… le pouvoir et le pétrole qui donne le pouvoir. <br /> <br /> J'ai de la peine pour cet homme qui s'est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit. Il connait une gloire post-mortem dont il se serait sans doute bien passé.<br /> <br /> <br /> <br /> Et je suis écoeurée de nos gouvernements qui nous prennent pour des c… avec leurs alliances à la noix. Donc, après avoir été priés de détester Bachir el Assad, après avoir voué les Iraniens aux gémonies, les voilà qui reprennent figure humaine et deviennent même presque sympathiques puisque le premier combat aussi les islamistes et les seconds cherchent à vendre leur gaz.<br /> <br /> <br /> <br /> Et notre crétin de président qui passe son temps à faire la guerre partout (il a même failli coller des bombes sur notre nouveau meilleur ami, heureusement que quelqu'un l'a retenu) en pensant que ça lui faisait gagner des points dans les sondages. <br /> <br /> <br /> <br /> Nos gouvernements nous manipulent pour faire de nous de la "chair à canon". Mais qu'y a-t-il derrière? Des gens manipulables car trop fragiles (mal élevés dans nos pays?) mais des êtres humains tout de même. Et des gouvernants qui ne voient que le profit.<br /> <br /> GRRR ça m'énerve!!! Je sens que je deviens anar, moi!!!
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P
Sans voix aussi. Et terrifiée. Mais comme tu le dis bien...
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