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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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17 avril 2013

Une poussée d'adrénaline

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Mon arrière-grand-mère Marie Barbe Lambertine et quatre de ses neuf enfants, dont mon grand-père (en haut à gauche) vers 1903

L’autre jour, l’amie d’une amie me demande ce qui me pousse à établir ma généalogie. Bonne question ! Je ne me l’étais jamais posée. Depuis le temps que j’y pensais, que j’attendais d’avoir le temps de m’y consacrer, cela me semblait « normal » et même naturel.

J’ai toujours eu l’impression que nous avons tous envie de savoir d’où nous venons, qui étaient nos grands-parents, leurs parents et leurs grands-parents, ces milliers d’hommes et de femmes qui nous ont précédés dans la grande aventure de la vie. Et pourtant non ! Certains s’en contrefichent. Le présent, le futur seuls les intéressent. Ils s’y impliquent corps et âme et sans doute ont-ils raison. Vivre pleinement ce qui nous est donné à vivre et préparer ceux qui nous suivront à affronter au mieux les inévitables difficultés, à savourer au mieux les joies qui seront les leurs : la tâche est suffisamment ardue pour mériter qu’on y consacre l’essentiel de son énergie.

Alors pourquoi regarder en arrière ?  

Je l’ai déjà écrit (ici) : par une sorte de reconnaissance pour tous ces humbles, ces petits, qui ont tissé cette fameuse chaîne de la vie avec courage et obstination pour nous amener moi et les miens à être ce que nous sommes aujourd’hui. Une reconnaissance dont ils se fichent peut-être totalement là où ils sont mais qui me tient pourtant à cœur par une sorte de sentimentalisme sans doute désuet mais bien réel. Si j’ai eu envie de savoir, c’est aussi (surtout ?) parce que Maman s’est toujours sentie amputée d’une partie de son histoire : celle liée à son père qu’elle perdit à l’âge de neuf ans et qui ne lui fut transmise qu’en seconde main par sa mère, qui n’en savait au fond pas long. Ce sont ces fragments d’histoire, l’origine liégeoise ancrée dans les noms et dans certains prénoms, le patriotisme de la famille, l’éducation militaire des garçons, l’engagement du grand-père dans la légion belge au Mexique aux côté de l’Empereur Maximilien et de son épouse Charlotte de Belgique, les revers de fortune du même grand-père, la disparition d’une tante et de ses six enfants dans un tremblement de terre au Chili, la mort d’un oncle dans les tranchées de l’Yser… qui ont alimenté une légende familiale teintée de romantisme et titillé l’envie d’en savoir plus.

Côté paternel, je savais l’histoire beaucoup moins mouvementée. J’ai aussi connu la plupart de mes grands-oncles et tantes. Dès lors, le mystère n’était ni entier ni passionnant. C’est pourtant de ce côté-là que j’allais faire mes premiers progrès et la pousée d'adrénaline ressentie à chaque découverte allait bientôt me rendre accro.

Car, dans cette quête il y a quelque chose de celle du détective, et j’ai déjà dit combien les polars me passionnent et pourquoi : remettre de l’ordre dans le chaos, en l’occurrence celui de l’oubli.

Alors, sans doute ne vivrai-je pas mieux en sachant d’où nous venons. Peut-être que mes enfants et petits-enfants n’en ont rien à cirer de savoir qu’ils eurent un aïeul mulquinier et un autre légionnaire, mais à moi cela me donne l’impression (l’illusion ?) de rassembler des parts de moi-même et je suis heureuse de savoir que s’il leur vient un jour la curiosité de feuilleter les pages de l’histoire familiale, ils trouveront peut-être réponse à des questions qu’ils ne se posaient pas, mais qui les éclaireront quand même sur ce qu’ils sont.

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Commentaires
M
Je te comprends : les photos permettent de mettre des visages sur des noms qui autrement resteraient... j'allais écrire "anonymes" bien que c'est précisément l'inverse. Mais les photos ne concernent que cinq ou six générations alors que les actes permettent généralement de remonter jusqu'au 17e siècle sinon davantage. Ils sont aussi beaucoup plus "parlants" qu'on pourrait le penser. J'y ai trouvé mentions d'événements totalement ignorés. En s'intéressant à la Grande Histoire des différentes époques, mais aussi à la petite histoire des gens, à leurs métiers, aux coutumes régionales, etc. le tout devient en réalité très vivant... et passionnant.
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C
Ma tante a fait des recherches de généalogie du côté de ma grand mère maternelle. Lorsque j'ai vu ses recherches, honnêtement cela ne m'a pas parlé. J'aime les prénoms, les métiers mais la filiation en elle-même me semble abstraite inscrite sur le papier. En revanche, la boîte à photo recèle des merveilles et il est plus facile d'imaginer les vies en voyant les visages, pour moi en tout cas. Bisous
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M
C'est bien cela, je pense : trouver sa place dans la chaîne des générations, en n'oubliant pas le passé (ou en le retrouvant) et en sachant qu'elle se prolongera après nous. Ne sommes-nous pas tous uniques et pourtant solidaires, unis les uns aux autres par des liens mystérieux qui s'appellent gènes, mais aussi histoire et culture familiales ?
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L
Dans mon enfance, quand je pouvais ouvrir la "boîte à photos", j'ai souvent rêvé devant celle-ci où je reconnaissais mon père jeune homme, même si je ne l'ai connu qu'adulte puisqu'il avait 43 ans à ma naissance! Et me revenaient aux oreilles les petites anecdotes du passé, quand je n'étais pas encore là. Anecdotes si incomplètes qu'elles me laissaient démunie, sans réponse aux questions que je posais à maman, elle-même souvent ignorante des détails. En retissant la toile du passé, avec ta patience et ton soin habituels, tu m'apportes une forme de paix, comme si, à l'âge ultime où j'arrive, se reconstruisait la "famille" parmi laquelle je trouverais ma place...
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E
une sorte de reconnaissance pour tous ces humbles, ces petits, qui ont tissé cette fameuse chaîne de la vie avec courage et obstination pour nous amener moi et les miens à être ce que nous sommes aujourd’hui."<br /> <br /> Cette envie, ce besoin, cette nécessité vient quand nous mêmes nous rapprochons de devenir un maillon de cette chaine :<br /> <br /> <br /> <br /> "N'oublie pas les chevaux écumants du passé, du fond des temps ils ont galopé jusqu'à toi et jusqu'à moi ; ils sont harassés et couverts de sueur ; depuis les steppes interminables des temps, ils nous ont rejoints dans l'aujourd'hui... fermez les yeux, et entendez bruire cette foule humaine dans votre dos. Toute cette humanité dont vous procédez ! sentez derrière vous cette chaine d’amants et d’amantes dont vous êtes à cet instant les seuls maillons visibles ..." Christiane Singer
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