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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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19 mai 2015

Couper les ponts

 

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Certaines personnes ne m’aiment pas. Si, si ! Souvent, paradoxalement, des personnes pour lesquelles j’avais plutôt de la sympathie.

Telle professeure de français que j’appréciais beaucoup ne me pardonna jamais de trouver interminable le monologue d’Othello s’apprêtant à tuer Desdémone, qu’il pense l’avoir trahi. Dans un authentique accès de rage, elle me cracha littéralement au visage que tout le monde n’était pas comme moi « une petite personne pâle observant le monde avec froideur et ne connaissant rien à la passion ». Et pour cause ! J’avais 17 ans. Est-il besoin de préciser que l’enseignante en question était une vieille demoiselle ?

Telle collègue se ligua avec telle autre - que j'avais pourtant fait engager dans mon canard - pour me confisquer les rubriques familiales - que j’avais pourtant créées - au prétexte que je n’avais plus l’âge (?) pour traiter les questions relatives aux petits enfants quand elles-mêmes étaient de jeunes mères.

Telle rédactrice en chef dont j’admirais la manière de mener ses interviews me suspecta si bien de briguer sa place qu’elle me fit allègrement virer. Notons qu’elle ne venait à la rédaction que trois jours par semaine et n’était pas joignable le mercredi, m’obligeant du coup, à la veille du bouclage, à prendre des décisions qui lui incombaient.

Tels familiers me reprochent… je ne sais quoi et me battent froid depuis plusieurs années.  

On aura remarqué qu’il s’agit essentiellement de femmes se positionnant en rivales. C’est pourtant avec des femmes (d’autres femmes) que je connais mes plus belles complicités.

Alors OK, je ne suis pas prodigue en salamalecs. Peu bavarde, réservée, on est d’accord. Plutôt cash : si j’ai quelque chose à dire je le dis. Si j’ai des questions, je les pose. Si on a des reproches à me faire, j’aime autant les entendre.

Je préfère la parole vraie aux sous-entendus, l’explication claire aux suppositions qui mijotent dans le silence et la rancœur. Je fuis les compromissions, les faux-semblants, les cancans...

Je souris peu (la faute à mes dents de vampire), mais je pense être chaleureuse et accueillante. J’ai beaucoup d’indulgence pour les faiblesses des autres, nettement moins pour les miennes. J’ai adopté depuis longtemps la devise de Georges-Bernard Schaw : « Quand mes amis sont borgnes, je les regarde de profil ».

Je m’intéresse sincèrement à ceux que je croise sur le chemin de la vie, en tentant de comprendre leurs motivations s’ils me surprennent ou me déçoivent. Je suis toujours surprise si l’on m’agresse.

J’ai beaucoup de patience. Vraiment beaucoup. Mais il arrive qu’un cap soit franchi, que la coupe soit pleine, qu’une goutte d'eau fasse déborder le vase. Alors, je sais d’un coup, d’un seul, rompre totalement les ponts, sans état d’âme ni remords, seulement quelques regrets.

Cela ne s’est produit que de rares fois dans ma vie. Elles se comptent sur les doigts de la main. J’aurais aimé qu’elles se limitent à celle-ci.  

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Commentaires
Q
En tout cas, quand je t'ai rencontrée à un atelier d'écriture, il m'a semblé que l'on communiquait facilement avec toi. J'étais évidemment déjà intéressée par le fait que tu avais écrit sur Notre-Dame à la Rose. Et puis, je connaissais un peu Lorraine. Et puis, je t'ai mieux connue - bien que virtuellement - par les réseaux dits sociaux et ce blogue que je viens lire de temps en temps, quand même, il fait partie des blogues que je suis (il n'en reste plus beaucoup). Avec sympathie. <br /> <br /> <br /> <br /> Je pourrais presque écrire le même article, mot pour mot, sauf que dans les moments "down", j'ai tendance à enfler ce sentiment de ne pas avoir été appréciée et c'est une longue histoire. C'est vrai que parfois, c'est douloureux (quand cela se passe jusque dans la famille, nous sommes une si petite famille, et je me suis finalement brouillée avec quelqu'un en qui j'avais pourtant confiance, mais je ne pouvais accepter ni ses paroles ni son comportement à l'époque justement où je me séparais d'avec mon ex-mari et où j'avais le plus besoin d'affection et de soutien familial). <br /> <br /> <br /> <br /> Pour le reste, le professionnel, ça, les peaux de banane... Je pourrais aussi en raconter, ayant été (ou censée être) rédac' chef (en tout petit) d'une revue associative trimestrielle, puis réduite à tenir les deux pages de l'agenda des associations laïques avec des coups fourrés invraisemblables (ça c'est d'ailleurs terminé par un préavis et la panique à l'idée de devoir retravailler et revivre ça - mais je n'ai plus vraiment travaillé après). <br /> <br /> <br /> <br /> Sans doute faut-il surtout penser aux bonnes personnes, aux bonnes énergies (mais qu'est-ce que ce mot veut dire?) à ce qu'on a réalisé de concret et de bien...
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M
J'aime bien le ton de ces remarques... J'espère qu'il y a beaucoup de personnes comme toi de par le monde...
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C
Je lis ton article et les commentaires. Plus jeune je ne voulais surtout pas déplaire et supportait parfois des relations toxiques pour ne pas être désaimée. Avec l'âge je suis passée à l'essentiel et me laisse de moins polluer par les mauvais esprit et je ne fais pas l'unanimité. Et ma parade est la citation de Sacha Guitry (je crois)... "si tout ceux qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d'eux, ils en diraient trois fois plus". Comme toi au fil de ma vie j'ai supporté, supporté jusqu'au point de non retour et même si à chaque fois cela avait un goût d'amertume, je n'ai jamais regretté de le faire. La vie est longue et nous parcourons tous notre chemin et parfois les routes se séparent.<br /> <br /> Le monde du travail est un creuset à mauvaises ambiances, à cancans, à extrapolations, à ambitions mal placées, à peaux de banane, jalousies. Il faut réussir à creuser son sillon sans se faire dévaloriser et faire la part entre la sphère privée et la sphère publique ce que certains apparemment ignorent totalement. Donc partage et empathie oui mais avec ceux qui en valent la peine. J'aspire parfois à la retraite... mais d'après ton article... ça ne résoudra pas tout :-).<br /> <br /> Alors dérision dérision, drape toi dans ta cape de dignité et dis toi bien fort "ils ne me méritent pas !!!" :-))<br /> <br /> Beau week-end à toi. Bisous
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C
Je ne comprends pas non plus ces personnes qui sont "toxiques" et ne semblent heureuses que quand elles nous ont mis à terre. Mais le mieux est certainement de couper les ponts, pour éviter d'autres coups bas. Je dois avouer que j'étais assez surprise de lire ceci, je ne pensais pas que ce genre de personnes pouvaient atteindre quelqu'un comme vous, si accueillante, respectueuse et compréhensive. Cela me dépasse. Courage donc.
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B
Difficile d'appréhender les relations humaines...een tout cas je continue à être un lecteur même si je ne me manifeste pas beaucoup☺. Très bonne continuation et que nos blogs nous apportent de la sérénité. Benoît
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