Chantilly : 1. Le château
Le superbe domaine de Chantilly a agréablement occupé notre seconde journée d'escapade. Le château, de taille relativement modeste, occupe l'emplacement d'une forteresse médiévale. Malgré une apparence classique, il s'agit en réalité d'une reconstruction quasi-totale du XIXe siècle au départ du « Petit Château » qui date, lui, du XVIe. Propriété du Prince Louis II de Bourbon-Condé, dit "Le grand Condé", apparenté à Louis XIV contre qui il lutta longtemps avant de se réconcilier, il échut deux siècles plus tard à l'avant-dernier fils du roi Louis-Philippe, Henri d'Orléans, Duc d'Aumale, qui le transforma de fond en comble pour y installer ses collections de peintures, de dessins et de livres anciens. A sa mort, il légua l'ensemble à l'Institut de France sous le nom de "Musée Condé", avec l'interdiction de modifier l'accrochage et la présentation de ses chefs-d'oeuvres. Ceux-ci se présentent donc aujourd'hui tel que le Duc d'Aumale l'avait voulu, dans un écrin architectural de toute beauté. L'intérêt des collections en fait le deuxième musée le plus riche de France après le Louvre, même si la quantité d'oeuvres présentées est, bien sûr, beaucoup plus modeste.
Pour des raisons de luminosité, je n'ai pas pu photographier les richesses de la bibliothèque. Pour des raisons d'horaires, nous n'avons pas pu visiter les "petits appartements" du Duc et de la Duchesse d'Aumale ni les jardins. En fait, il est impossible de découvrir l'ensemble du domaine en une seule journée, tant il est vaste, riche et divers. Les tarifs prévoient d'ailleurs des billets combinés "Château, jardins et grandes écuries" (auquel il est possible d'ajouter un ticket "spectacle équestre") mais aussi des billets distincts pour chacune des composantes du domaine. A chacun de faire son choix en tenant compte non seulement de ses goûts et intérêts personnels mais aussi de sa forme physique !
Le grand Condé
Dans la partie la plus ancienne du château, le grand cabinet d'angle dont la vue donnait, au loin, sur les somptueuses écuries que le grand Condé avait fait construire pour ses chevaux parce qu'il pensait se réincarner en cheval après sa mort.
Détail de la "Grande Singerie". Ce délicieux boudoir (1737) est entièrement décoré de singes et de magots chinois représentant des allégories des sciences et des arts, comme cela se faisait beaucoup à l'époque. C'est surprenant, raffiné et drôle.
Le salon de musique, autrefois cabinet de curiosité des princes de Condé.
Détail du grand escalier
La galerie de peintures, avec sa verrière et l'accrochage voulu par le Duc d'Aumale