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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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25 janvier 2013

La solitude du patient de fond

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Ma blogamie Coumarine, que je connais par ailleurs un peu-beaucoup dans la vraie vie pour avoir fréquenté certains de ses ateliers d’écriture, exprime très bien ici l’espèce de réconfort qu’elle a pu ressentir dans ces lieux anonymes que sont les salles d’attente des hôpitaux.

 

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Pour les fréquenter moi-même assidument depuis quelques années comme accompagnante des uns ou des autres, je n’y ai jamais éprouvé personnellement que des attentes aussi interminables que déshumanisantes. Je n’y ai rencontré que des infirmier(e)s généralement aimables mais débordé(e)s, des médecins efficaces mais pressés, des patients ô combien bien nommés, des « souffrants » recroquevillés dans leur angoisse, leur douleur.

Jamais je ne me suis jamais sentie aussi seule que dans cette foule anonyme de cancéreux résignés, de vieux claudiquant, de gosses terrorisés !

C’est que la machine « hôpital » s’y connaît en déshumanisation.

Guichet d’accueil, numéro national, de sécurité sociale, carte SIS, vignettes mutuelles, codes de prestations… la paperasserie règne en maître. Etages, services, couloirs, salles d’attente… les chiffres, les logos et les flèches prennent le pouvoir.

C’est efficace. Aseptisé. Froid.

P1090741

Oh, bien sûr, on a mis un peu de couleurs par-ci, quelques œuvres d’art par là. La nouvelle aile se veut accueillante, mais les sièges de bois au design étudié ( ?) manquent farouchement de confort pour tous les corps meurtris qui y patientent de longs, très longs moments. L’architecte qui a imaginé ce bel ensemble boisé n’a sûrement jamais eu ni la hanche ni l’humérus fracturé pour avoir imaginé banquettes si peu ergonomiques pour le service… orthopédie.

Enfin, la salle d’examens. Le médecin est crevé. Il a opéré la veille jusque tard dans la nuit (la faute à la neige et aux trottoirs glissants !).  Radio, protocole, prescription… la science prend le relais des chiffres et des logos. Au vol, on a chopé quelques mots, une ou deux infos. On n’a pas tout compris. Tant pis ! Le prochain rendez-vous est fixé. Derrière nous, la file des éclopés s’impatiente.

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Attention : je n’accuse personne ! Le personnel médical et infirmier fait ce qu’il peut, avec les moyens (hautement technologiques) qui sont les siens. Notre médecine et notre système de protection sociale sont parmi les plus performants au monde. Nous n’avons vraiment pas à nous plaindre. Et nous ne le faisons pas. Je constate simplement que l’hôpital n’est finalement qu’une entreprise, une usine comme une autre, dominée par des notions d’efficacité et de rentabilité, où l’on n’est jamais qu’un numéro, un cas plus ou moins intéressant.

Pas vraiment une personne !

 

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Comment le rendre fou, cet été ? La "littérature" mise à la disposition du patient n'est pas vraiment d'actualité.

Ni de circonstance !

 

 

 

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Commentaires
M
C'est, je crois, un excellent conseil que tu leur donnes là car j'ai remarqué que les médecins ne répondent jamais qu'aux questions qu'on leur pose, en évitant soigneusement les autres. Or, comme tu le dis, une fois dans le cabinet, sous le coup de l'émotion, on perd souvent une part de ses moyens et on reste ensuite avec des interrogations génératrices d'angoisses. C'est super aussi d'être entendu, encouragé, soutenu, par le personnel administratif, comme tu le fais. Un hôpital à besoin d'humanité, sinon ce n'est qu'une machine à dispenser des actes techniques et médicaux.
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C
Vaste sujet que tu soulèves là. Je travaille à l'hôpital et pour ma part j'ai choisi de faire de la résistance. Je suis avant tout au service des patients puis à celui des médecins (je suis secrétaire médicale) et j'insiste toujours sur l'inquiétude et et l'angoisse des patients pour décider les médecins débordés, quelquefois un peu réticents, à recevoir ou téléphoner aux personnes en détresses ou mal renseignées. Je leur rappelle parfois quand ils font la sourde oreille qu'eux aussi ont un père et une mère, ou un enfant... Ils comprennent... Jeune, je craignais les mandarins mais aujourd'hui j'ai l'âge où je n'ai plus peur d'eux et j'ai la chance de travailler avec des médecins qui entendent... Et puis je glisse des "conseils" aux patients du type "faites une liste de vos questions car devant le médecin on oublie souvent ou on perd ses moyens. Et ne le lâchez que quand il vous aura TOUT dit " Cela les fait rire mais je crois qu'ils le font... Belle soirée. Bisous
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C
Je comprends tout à fait ce que tu as pu éprouver, mais tu dis bien que tu étais accompagnante, et non patiente. Lorsqu'on appartient aux "souffrants", aux "claudiquants", cet affairement de tous, cette laideur indifférente du cadre, a la vertu d'apaiser, en les banalisant à l'extrême, en les dépouillant de leur potentiel tragique, la maladie et la douleur. Du moins c'est ce que je ressens. Sans doute aussi cela aide-t-il médecins et infirmières à affronter la souffrance humaine, devenue "objet médical", avec fiches et numéros, en effet - même si cela va trop loin lorsque la pénurie de personnel se fait sentir.
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M
Je ne doute pas que tu sois bien soigné et accueilli, cher Patriarch et je te souhaite que ce soit toujours ainsi. On en a tellement besoin en état de faiblesse. Soigne-toi bien :-)
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P
J'ai une maladie auto-immune. Myasthénie pharyngé avec le risque de difficultés respiratoires qui peuvent être fatales. Je porte continuellement un papier sur moi,pour être transporté immédiatement au CHU au service neurologie. Je peux y aller sur un simple coup de téléphone, même les jours de fête.....Je dois dire qu'à chacun de mes séjours, j'ai été très bien soigné et entouré, même aux soins intensifs.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée avec bises
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