Faut-il brûler Zwarte Piet ?
Une controverse agite actuellement les Pays-Bas. A propos d’un sujet hyper-sérieux pour eux, pour nous, pour nos enfants et petits-enfants : saint Nicolas.
Bien qu’ils célèbrent également le « patron des écoliers », le Nord de la France, l’Alsace et la Lorraine ne sont pas concernés, car dans ces régions, le grand saint n’est pas accompagné de Zwarte Piet (Pierre le Noir).
Car c’est bien celui-ci qui pose problème à nos voisins du Nord.
Certains, en particulier les immigrés d’origine africaine, y voient la pérennité d’un racisme datant de l’époque coloniale, ou l’esclavagisme n’était pas encore aboli. Il semblerait, en effet, que l’origine de Zwarte Piet soit à trouver dans les menaces des parents de la fin du XIXe siècle : « Si tu n’es pas sage, un homme noir viendra te chercher ! ». D’où son nom francophone de « Père Fouettard », celui qui punit et de quelle violente manière !
« En 2012, nous devons admettre que cette conception du Noir ne s’est pas adaptée à notre temps », plaide le militant noir Quinsy Gario. Et on peut le comprendre ! En même temps, ces dernières décennies, l’image de Zwarte Piet s’est considérablement adoucie pour le muer en aimable acolyte du grand saint lors de la distribution des jouets la nuit du 6 décembre. Aujourd’hui, plus aucun parent ne menace ses enfants du fouet ni d’être capturé par qui que ce soit parce qu’il n’a pas été sage. Certains estiment d’ailleurs qu’il est noir parce qu’il est passé par la cheminée.
Alors, faut-il brûler Zwarte Piet ? A chacun son opinion, mais moi j’aime plutôt bien cette idée de collaboration entre un noir et un blanc pour gâter les petits enfants. Et s’ils pouvaient gâter en même temps les petits enfants d’Afrique, ce serait encore mieux, non ?