Joyeux Noël (suite et sans doute pas fin) !
Souvenez-vous : il y a deux mille ans et des poussières, soucieux de préserver une royauté qu'il pensait de ce monde, un dénommé Hérode de triste mémoire avait ordonné le massacre de tous les nouveaux-nés susceptibles de devenir ce Messie, ce "Roi des Juifs" que le peuple d'Israël attendait comme un Sauveur du joug romain avec lequel Hérode collaborait allègrement. On sait ce qu'il s'ensuivit. Terrible massacre d'innocents. Fuite en Egypte et Jésus qui survit, qui grandit, qui prêche cet Amour et cette non violence dont le monde actuel a sans doute un besoin plus grand que jamais.
Aussi, une fois par an, au coeur le plus sombre de l'hiver, nous aimerions nous souvenir de ce message d'Amour et de Paix autour d'une humble crèche.
Alors, bien sûr, libre à chacun de dresser la sienne dans l'intimité du foyer, diront les opposants aux crèches des espaces publics. Bien sûr ! En même temps, ces crèches "publiques" relèvent de la tradition de nos régions depuis bien plus longtemps que le sapin et le Père Noël. Certes, ceux-ci n'ont rien de religieux et ont été adoptés par les tenants d'autres courants philosophiques que les seuls chrétiens, ce qui leur permet d'échapper aux foudre des défenseurs de la laïcité. Admettons ! En même temps, je me demande ce que ces même pourfendeurs des crèches peuvent bien craindre d'une imagerie présentant un enfant nouveau-né entouré de ses parents, d'un âne et d'un boeuf, auxquels quelques bergers viennent apporter de quoi se sustenter et survivre ? Qu'y a-t-il de tellement dérangeant, même pour les autres religions, dans ces scènes naïves symbolisant l'amour, l'espoir, la paix ? Ne sont-ce pas là des aspirations de tous les humains, quelles que soient leurs croyances ? Hérode craignait de se faire détrôner. Qu'appréhendent aujourd'hui les chantres de la laïcité ? Et si l'on poussait leur raisonnement jusqu'au bout, ne faudrait-il pas supprimer les jours de congé liés aux fêtes religieuses, abattre les clochers des églises (et pourquoi pas les cathédrales, comme à Liège, après la Révolution ?), changer la dénomination des communes portant des noms de saints, lacérer l'Agneau Mystique et tant de tableaux de Rubens et de Léonard de Vinci, cesser de prendre la naissance approximative de Jésus pour comptabiliser les années, remettre le calendrier républicain au goût du jour... Que sais-je encore ?
Allez, foin de polémique ! En ce 4 nivôse de l'an 222, joyeux Noël à tous ! Et Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !
Le petit ésus
* La qualité de cette vidéo ancienne n'est pas top, mais le texte de Julos reste truculent, succulent, empreint d'humour et finalement d'amour pour cette histoire fondatrice.