Brèves de sexa
Avoir soixante ans, c’est :
- avoir débuté le journalisme au temps des linotypes où les blocs de plomb se lisaient à l’envers
- être familière de termes aussi obsolètes que casseau, cartouche, marbre, morasse, télex, dépêche et autres colombelles
- trouver que l’odeur âcre de l’encre mêlée à celle du plomb, le cliquetis des linotypes et le tic tic des télex manquent terriblement aux salles de rédaction aseptisées d’aujourd’hui
- avoir longtemps été « envoyé spécial » parce que le secrétaire de rédaction refusait farouchement de faire réaliser un cartouche « envoyée spéciale » de crainte que, distrait, le metteur en page n’affuble ce féminin dégradant à un journaliste masculin. Le contraire ne le dérangeait pas !
- avoir connu les « pages féminines » détachables du reste du quotidien : aux hommes les infos « sérieuses », aux femmes la famille et la mode ; avoir œuvré à un changement de mentalité mais n’être pas certaine que les blogs de modeuses et les magazines féminins ne rament pas en sens inverse