La pêche aux bonnes nouvelles…
… n’est pasune sinécure et je peine à les dénicher dans un tsunami d’infos toutes plus effroyables les unes que les autres. Pis : je me demande s’il n’y a pas quelque chose d’indécent à vouloir à tout prix épingler ces sursauts d’espoir en l’humanité quand, au même moment, quelque part sur la planète, des milliers de « boat people »* se noient aux portes de l’Europe dont ils espéraient tous les bienfaits, quand, ailleurs, d’autres milliers d’hommes, de femmes et d’enfants meurent sous les avalanches ou les décombres d’une ville anéantie par un tremblement de terre.
Bon, allez, pour faire plaisir à mon amie Zelulu (et à moi aussi car j’aime les gens qui vont au bout de leurs rêves), je vais quand même épingler le voyage de l’Hermione au départ de l’île d’Aix, sur les pas (si j’ose dire !) de la Fayette voguant vers l’Amérique pour soutenir la guerre d’indépendance des États-Unis. La reconstitution à l’identique de cette frégate du XVIIIe siècle, dont voici trois ans nous avions pu admirer à Rochefort quelques étapes de la construction, est surtout un formidable exploit du savoir-faire et de la solidarité d’humains passionnés puisque la plupart des intervenants, tout au long des quinze année de construction, étaient des bénévoles. Tout comme l’équipage. Le voilier se trouve actuellement au large du Maroc. Il devrait atteindre New York le 1er juillet. Bon vent à lui !
Côté rêve et bateaux, mention spéciale aussi à ces deux compatriotes flamands, Piet Wittevrongel et son frère, qui s’acharnent à remettre en état l’Askoy II, ce voilier avec lequel Jacques Brel sillonna les mers du globe. Après l’avoir désensablé de la plage de Nouvelle Zélande où il s’était échoué et l'avoir rapatrié en Belgique, ils le remettaient à l’eau, l’autre jour, sur l’Escaut. En hommage au grand Jacques, ils espèrent le voir le voir à nouveau prendre le large l’an prochain et voguer… jusqu’au Marquises, bien sûr !
(*) Il me semble qu’on ne parle plus de « boat people » de nos jours, alors que le terme, quoique anglais, me semble plus parlant que « migrants »