Villers sans l'averse

C'est devenu un rendez-vous annuel. Qu'il pleuve ou canicule, les ruines de l'abbaye de Villers-la-Ville nous trouvent, ma copine C. et moi, fidèles au poste pour assister au spectacle d'été. Cette année, après Guillaume de Baskerville en 2012 et Frankenstein l'an dernier, c'est le Pinocchio de Collodi, une marionnette impertinente et paresseuse, totalement foutraque mais pleine de tendresse, qui a investi les lieux. Alors, comme nous ne sommes pas nées de la dernière pluie, que nous avons précédemment essuyé des averses bien drues et que le ciel, ces jours derniers, se la joue aussi fantasque qu'un pantin de bois, nous avons enfilé chaussettes et bottines, prévu pulls et impers, glissé chapeaux et parapluies dans nos sacs, hésité entre un petit Damart et des bottes (de sept lieues), pour finalement renoncer.

Mais non, le ciel ne nous est pas tombé sur la tête. A peine deux fois deux gouttes sont-elles venues tambouriner sur nos crânes, histoire de rappeler que sous les cieux belges rien n'est jamais acquis et qu'il ne faut jurer de rien. Nous avons donc pleinement pu apprécier ce spectacle cruel et tendre, teinté de comedia dell'arte, fidèle à l'esprit de l'auteur plus qu'à l'édulcorée version disneyenne et dont les éclairages magnifiaient la beauté des ruines de l'abbaye cistercienne, vieille de 850 ans. 

Comme il est interdit de photographier pendant le spectacle, je vous laisse avec quelques vues de l'abbaye qui, mieux que moi, vous conteront cette nuit d'été.

 

 

 

Comments

[mamilouve]

Les visites silencieuses sont toujours les bienvenues :-)

[Bonheur du Jour]

Je voulais vous dire que je viens régulièrement vous lire mais que je ne laisse pas toujours de commentaire....

Bon dimanche !

[cathycat]

Il me semble que tu nous avais parlé de ces spectacles estivaux. Tu sembles t'être bien régalée.

Eclairée ainsi, l'abbaye semble pleine de mystères. Le gisant demande qu'à se réveiller, les fantômes des moines ne demandent qu'à se montrer et la dernière photo donne image de ce quoi donner l'aube dans un site aussi magnifique.

C'était une belle soirée je vois, je suis contente pour toi. Bisous

[Lorraine]

Il faut aller un peu à tâtons dans ta nuit d'été, mais je te fais confiance: tu sais ce que tu dis. Donc je vais m'imaginer une clarté plus dense, ou tout simplement, pour faire renaître en moi Villers-le-Ville, me souvenir de nos promenades d'autrefois en plein jour et bien avant que le décor serve à des spectacles qui l'adoptent comme décors. Je me souviens qu'encore adolescente, tu nous avais photographiés, ton père et moi parmi les herbes hirsutes qui égayaient les ruines. Mais je suis heureuse que tu continues à fréquenter cette abbaye où les spectacles prennent, dit-on, une autre dimension.

Lorraine