Chronique familiale : une pause s'impose
Le centre de Liège : la cathédrale Saint-Lambert, le palais des princes-évêques (à l'arrière) et le perron, symbole des libertés, sur la place du marché.
Je l’ai déjà écrit : lors de recherches généalogiques au long cours, il est parfois (souvent) utile de faire une pause. Il vient, en effet, toujours un moment où l’attention s’étiole, les découvertes se raréfient, les erreurs s’accumulent, le doute s’insinue… Du coup, l’enthousiasme s’effrite et l’ennui du pensum s’en vient subrepticement remplacer le plaisir de la quête.
Je suis à l’un de ces moments. Au fur et à mesure que ma chronique familiale prend de l’ampleur, je prends conscience de ses lacunes. Je découvre notamment que je n’ai pas assez insisté non tant sur l’histoire de Liège que sur la spécificité culturelle que cette histoire a forgée. En fait, il désormais clair que je ne savais rien ou presque de cette Principauté de Liège dont l’existence me fut, bien sûr, enseignée dès l’école primaire, mais dont l’histoire propre jusqu’à la chute de Napoléon en 1815 fut totalement passée sous silence. J’ignorais donc tout de sa forte imprégnation germanique, de sa remarquable évolution politique, économique et sociale au moyen-âge, du despotisme croissant des princes-évêques et des rivalités de classes qui s’en suivirent, de l’influence prépondérante de l’Eglise, des conflits constants des grandes puissances européennes sur son territoire, de ses particularités qui ne s’expriment pas seulement dans son mode de gouvernement mais aussi les arts, notamment l’architecture… Bref, avec le recul, il me semble que je ne rends pas compte comme il se devrait de l’atmosphère d’une ville qui a si profondément imprégné les mentalités de ses habitants qu’elle s’en ressent encore aujourd’hui, près de deux cents ans après son rattachement aux autres provinces belges.
Je pense donc préférable pour l’instant de faire une pause dans ce récit, tout en poursuivant mes recherches et en m’instruisant davantage des spécificités liégeoise, autrement qu’en compulsant des livres d’histoire et sites Internet. Une visite, nécessairement plus documentée, plus approfondie, que celle que nous fîmes fin mars 2013 en grelottant de froid au cœur d’un hiver interminable, s’impose à ce stade. Je devrais également y faire moisson de photos. Il ne reste plus qu’à la programmer, au cœur d’un été déjà bien chargé, même si nous ne partons en vacances.
Souhaitez-moi bonne chance pour trouver une date où le soleil serait de la partie !