Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'une mamy-boomer
Journal d'une mamy-boomer
Publicité
Journal d'une mamy-boomer
  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Archives
2 juin 2014

Chronique familiale : (6) Ils habitaient l’Isle

 

767px-De_merian_Westphaliae_122

1647 : Vue de Liège - gravure de Merian

Anne ENGLEBERT, premier enfant d’Eustache et d’Anne LIBERT, est donc baptisée le 14 novembre 1649 en l’église Notre-Dame-aux-Fonts. Elle est vraisemblablement née le même jour. Au plus tard, la veille. A cette époque, la crainte de voir mourir le nouveau-né sans baptême et de savoir son âme errant indéfiniment dans les limbes précipitait la cérémonie. Je ne sais pas grand-chose ni d’Anne ni de ses parents, sauf qu’ils étaient de la paroisse Saint-Adalbert, ainsi que le précise le registre paroissial.

717px-Renier_de_Huy_JPG00J’ai déjà expliqué qu’à l’époque, de toutes les paroisses liégeoises, seule l’église Notre-Dame-aux-Fonts pouvait conférer le baptême. Erigée au Xe siècle sous Notger, elle jouxtait la cathédrale Saint-Lambert et avait été dotée de fonts baptismaux (d’où son nom) considérés comme un véritable chef-d’œuvre d’art mosan. Ces fonts sont aujourd’hui conservés dans la collégiale Saint-Barthélémy. Mais si tous les nouveaux-nés (ou presque) y étaient baptisés, le registre ne manquait pas de mentionner la paroisse d’origine des parents. En l’occurrence, Saint-Adalbert, dont la petite église avait été fondée en l’an mil, toujours par Notger, en l’honneur d’Albert, évêque de Prague, son ami massacré par les Prussiens. Elle s’élèvait tout à côté de la Collégiale Saint-Jean-l’Evangéliste, qui abritait le tombeau de Notger et est également appelée Saint-Jean-en-l’Isle car un bras de la Meuse formait à cette époque une île aujourd’hui disparue.

Ces détails permettent de déterminer avec assez de précision où habitait la famille d’Anne et Eustache. Sur la gravure de Merian (1647), on distingue, en effet, clairement l’île et le quartier à l’extrémité desquels se dresse la collégiale. La minuscule église Notre-Dame-aux-Fonts se blotit, elle, à l’ombre de la cathédrale, de l’autre côté du pont.  

IMG_1651

A l'extrémité de l'Isle, la collégiale Saint-Jean-l'Evangéliste et, tout à côté, l'église Saint-Adalbert

Il faut donc imaginer cette famille, le père sans doute, le parrain Gilles (Egidius), la marraine  Anne de FREISNE, une parente, franchissant le pont un enfant nouveau-né emmailloté dans les bras, en plein mois de novembre, pour aller le faire baptiser. Il fait froid, il vente sûrement, il pleut, il neige peut-être. Le chemin n’est pas long, mais je doute qu’il s’effectue dans l’euphorie qui préside ordinairement aux baptêmes aujourd’hui. D'autant plus que l'enfant est une fille ! Le prêtre préposé aux baptêmes est là. Il ne les attend pas car il officie à la demande. Ce jour-là, il baptise cinq bébés. La cérémonie est brève. Ensuite, à la plume d’oie et en latin, il note rapidement dans le registre des baptêmes la formule d’usage et les noms de chacune des personnes concernées. Va-t-il trop vite, est-il distrait ? Toujours est-il qu’il s’emmêle les pinceaux parmi toutes ces Anne, la mère, la fille, la marraine, et indique dans un premier temps que Anne de FREISNE est la mère de l’enfant, avant de biffer le nom de famille et de rectifier : Anne LIBERT. Sans doute relit-il ensuite l’acte, car il est plus que probable qu’Eustache ENGLEBERT et ses proches sont illettrés, donc incapables de remarquer l’erreur par écrit. Ils auront rectifié à la lecture à haute voix.

 IMG_1646

 Ensuite ? Ensuite, on ne sait plus grand-chose de la famille, sinon que le bébé Anne est l’aînée d’une fratrie de huit enfants. Englebert la suivra en 1651, Eustache en 1653, Jacques Gilles en 1655, Marie Anne en 1658, à nouveau Eustache en 1660, Ailid Catherine en 1664 et Ignace en 1669. 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Je pense à Marthe, mon amie Lorraine, mais je pense que ce n'est pas un hasard, belles recherches !<br /> <br /> Belle journée chez vous<br /> <br /> Marine
Répondre
Publicité