Brèves de sexa
Avoir soixante ans (et de plus en plus de poussières), c’est :
- s’être longtemps moquée des Français qui s’emberlificotaient entre leurs anciens et nouveaux francs. Se surprendre de plus en plus souvent à s’emberlificoter entre les francs (belges) et les euros. Quoique… Multiplier par 40,33, c’est quand même un rien plus compliqué que diviser par 100, non ?
- se heurter de plus en plus souvent à des textes incompréhensibles à la première lecture. Vous les comprenez, vous, ces phrases piochées dans quelques journaux et magazines : « Quels hipsters, nos politiques ! », « Le glam reprend le dessus à Cannes », « Est-ce pour se mettre dans le mood de « Foxcatcher » ? », « Vous vous souvenez du squat challenge ? »… j’en passe et de meilleures.
- Se réjouir de voir le Petit Larousse venir à son secours en introduisant dans sa cent-dixième édition des termes ou expressions à la mode comme « stiletto », « se loguer », « tuerie » ou « psychoter »… Désormais, plus d’excuse si on ne comprend pas !
- Se demander si Poelvoorde, qui entre aussi dans le dico, « vapote » volontiers, s’il aime la « cachaça » et s’il lui arrive de recevoir un « scud » sur la tête, mais être certaine que sa maman cousait consciencieusement des « nominettes » dans ses vêtements quand il était petit.
- S’étonner de n’y découvrir qu’aujourd’hui « nominette », connu de toute éternité. Ah oui, c’est vrai : il s’agit d’un belgicisme, qui n’a droit de cité que parce qu’il ne possède aucun équivalent en bon français de France.