Musée des sexes ou des instruments de musique ?
Tout spécialement pour mon aimable correspondante Mbj, ce petit avant-goût d'une visite au Musée des instruments de musique ! Voici une bonne dizaine d'années, il a trouvé place dans l'ancien magasin Old England, un fleuron de l'Art Nouveau dû à l'architecte Paul Saintenoy (1899). La façade de fonte et de fer forgé enroule avec virtuosité les motifs d'inspiration végétale qui caractérisent ce mouvement aristique. Planté au sommet du Mont-des-Arts, ce bâtiment aussi élégant que tarabiscoté offre un contraste saisissant avec le clacissisme de la Place royale, qui le surplombe, et le modernisme tant de la bibliothèque royale que de la fontaine tournante de Calder, qui lui font face.
Je n'ai pas eu l'occasion de le visiter depuis son installation dans cet immeuble insolite, mais je me souviens que, durant la rénovation de l'immeuble - qui s'étendit sur dix années - une exposition du sulfureux Oliviero Toscani, le photographe controversé de Benetton, y avait attiré des milliers de visiteurs, parmi lesquels mes enfants. Et j'avais choisi de les accompagner. Dans cet immense espace mis à nu de béton et de fer forgé, l'exposition d'une centaine de sexes masculins et féminins avait quelque chose à la fois de surréaliste et d'étouffant par son abondance. Rien de pornographique, d'érotique ou de sexy dans ce déballage néanmoins provocateur, qui suscitait inévitablement l'envie de scruter lesdits sexes avec un oeil d'entomologiste et eut essentiellement pour effet de faire (sou)rire mes grands ados. Ouf !
Il est clair que les instruments de musique du monde sont bien davantage à leur place dans cet écrin raffiné !