Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'une mamy-boomer
Journal d'une mamy-boomer
Publicité
Journal d'une mamy-boomer
  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Archives
9 janvier 2014

Harcèlement

P1040698

 Hautaine, du haut de son piédestal, la rédac’cheffe distillait sa bonne parole. Son regard de glace disait son mépris des petits, des modestes, des plumitifs que leur plume, précisément, n’ont pas menés aux sommets qu’elle-même fréquente avec délectation. Plus tard, elle me passait un croquis censé me montrer ce qui m’avait manqué pour grimper les échelons dans ce métier où elle brillait des mille feux de la vanité. Mais je ne comprenais rien à son dessin, il m’échappait, se dressait en trois dimensions comme pour mieux me narguer, avant de retomber comme un soufflé raté à l’instant où j’allais le saisir.

Je me suis réveillée en sursaut, le cœur battant, le souffle court.

Ainsi, donc, elle était revenue. En fait, non, elle n’était jamais partie. Elle était là, enfouie dans les tréfonds les plus secrets de mon cerveau, là où se dissimulent les peurs les plus ancestrales, les phobies les plus intimes, les angoisses existentielles et autres frayeurs d’enfance. Elle attendait son heure – je la reconnais bien là ! – celle où un coup bas, inattendu, viendrait fragiliser la carapace quotidienne, l’autorisant à reprendre du service dans mes rêves sinon dans la réalité. Car un coup bas viendrait, bien sûr ! Il en arrive toujours dans la vie. Ainsi, son œuvre de sape se poursuivrait alors même que nous n’avons plus aucun contact depuis une décennie au moins.

Nous avons tous des fantômes malfaisants tapis au fond de la mémoire, des cicatrices mal refermées, des blessures toujours à vif, qui ne demandent qu’à se réveiller au moindre signe de faiblesse. Nous les dominons la plupart du temps. Nous leur imposons le silence. Il nous arrive même de les oublier. Mais ils s’accrochent, s’obstinent, font mine de s’affaiblir pour mieux nous tromper et ressurgir, triomphants, un bref et douloureux instant. Le temps de reprendre ses esprits, ses forces, et de les renvoyer aux oubliettes qu’ils n’auraient jamais dû quitter.

Harcèlement. Le mot n’était pas à la mode. J'ai donc mis longtemps à le mettre sur ce qui m'était arrivé. Je n'ai pas su me défendre. Il semble que j'en cauchemarde encore. 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Je reviens (seulement) lire ta réponse... j'ai rouvert Marie-France Hirigoyen, qui a beaucoup étudié la question... Il est clair que ces personnes, dans le professionnel comme le privé, s'attaquent à toutes sortes de victimes potentielles, mais se déchainent particulièrement quand elles rencontrent une résistance, une personnalité plus forte, justement, plus marquée, le défi étant de l'abattre en sapant sa confiance en elle...
Répondre
C
Je crois que nous rencontrons tous une personne de ce genre dans notre vie professionnel. J'ai eu le mien mais au bout d'un an j'ai demandé ma mutation car il est inutile de lutter contre certaines personnes. J'aime beaucoup les réflexions de Zelulu... c'est tout à fait ça. Parce que sans parler de harcèlement, ces individus ont le chic pour nous faire perdre confiance en nous et c'est de la pure maltraitance. La preuve, tu en rêves encore. Je te dirai que ces jour-ci (effet pleine lune ou juste fatigue) je fais aussi des rêves pas trop sympas ! Il y a peut-être un truc dans l'air qui nous chamboule (tu remarqueras mon propos scientifique très pointu !!! :-) ) Belle soirée et cette nuit, fais de beaux rêves !... Bisous
Répondre
M
Harcèlement. Mobbing... <br /> <br /> <br /> <br /> Parfois, il m'est arrivé de me demander si tout le travail d'information accompli par les medias n'était pas parfois retourné par certaines personnes - contre des collègues, presque comme une sorte de mode d'emploi qu'on leur aurait donné. <br /> <br /> <br /> <br /> Et hélas, ce type de "management" s'est je crois étendu - compte tenu de la crise. Et c'est si terriblement contre-productif ! <br /> <br /> <br /> <br /> C'est assez naïf ce que je vais écrire (mais c'est sincère) - j'aurais pensé que tu étais un type de personne qui aurait échappé à ce fléau, peut-être est-ce dû à l'estime (et à la sympathie littéraire et bloguesque que je ressens) que j'ai pour toi, je ne puis imaginer qu'on puisse te reprocher quoi que ce soit... Mais il est vrai que mon père, par exemple, a connu, un peu, le début de ce genre de relations de travail, avec un supérieur hiérarchique (à son boulot, et comme c'était en Région flamande, cela se compliquait d'un rapport de mépris de Flamand flandrien envers un bruxellois francophone - qui pourtant était d'origine flandrienne o;) Cela ne s'appelait pas harcèlement, en effet... Je suppose que tu as regardé l'émission à la rtbf hier? J'en ai vu des bouts (la fin)... Difficile de se reconstruire, après ce genre d'expérience. Personnellement, je crois que je ne m'en suis jamais vraiment remise, même si j'ai fait un énorme travail pour me rééquilibrer... <br /> <br /> <br /> <br /> C'est aussi pour ça que j'ai aimé "Stupeur et tremblements" d'Amélie Nothomb, (que je ne lis pas spécialement), je me demande si ce n'est pas son meilleur livre. Et, dans le registre du roman américain, "Le diable s'habille en Prada" (le roman plus que le film), c'est le seul livre de Weisberger que j'ai lu... (Les autres ne passent pas).
Répondre
Z
Il serait intéressant de savoir ce qu'elle est devenue, cette femme. Ce n'est peut-être pas aussi fameux que ça. Tape donc son nom sur un moteur de recherche, tu seras sans doute surprise. La vanité est un truc qui se dégonfle très vite, car elle est pleine de rien, comme un soufflé raté…
Répondre
Publicité