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Journal d'une mamy-boomer
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8 janvier 2014

Simba, le lapin blanc

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Donc Grand Loup et Louve Chérie sont allergiques. Pas aux mêmes substances ! L’un éternue en salves au moindre pollen de bouleau ou de graminées. L’autre étouffe en présence du plus minuscule acarien. Tous les deux réagissent au moindre poil de chat. Le pédiatre - également allergologue - est catégorique : pas question d’animaux dans la maison ! Si, par miracle, ils ne réagissaient pas aux poils de chien ou de cheval, aux plumes d’aigle ou de cacatoès, ces substances n’en sont pas moins terriblement irritantes pour des muqueuses hypersensibles. Inutile de tenter le diable ! Nous ne lui disons pas que nous abritons depuis longtemps un couple de serins du Mozambique. Ni qu’à chaque période de vacances ou presque, Louve Chérie fréquente un poney-club. Et, ma foi, à la maison comme en stage, éternuements, conjonctivites et autres crises d’asthme semblent momentanément apaisés. Nous croisons les doigts.

Louve Chérie a désormais 14 ans. Cette année-là, elle passe quelques jours à la Côte belge avec une copine pendant les vacances de Pâques. Les grands-parents espagnols de M. hébergent les deux filles qui passent sans doute leurs journées à se raconter leurs rêves et leurs secrets, en arpentant la plage ou les dunes. C’est là, qu’un matin, elles tombent nez à nez avec un lapin. Blanc, le lapin. Comme celui d’Alice. Sauf qu’il n’est pas pressé du tout, ce lapin aux yeux rouges ! Il reste là, tranquillement, à machouiller un oyat sous leurs nez sans se préoccuper le moins du monde de leur présence. Louve Chérie est catégorique : un lapin blanc dans les dunes, c’est un lapin domestique qui s’est enfui ou que l’on a abandonné. Il ne peut pas rester là, il ne saura pas trouver de l’eau douce, creuser de terrier, se protéger du vent, de la pluie et du froid, échapper aux chiens des promeneurs à qui il prendrait l’idée de le courser. La preuve : Louve Chérie n’a pas beaucoup de mal à l’attraper. Et voilà les deux filles rapportant triomphalement le lapin chez les grands-parents.

D’abord le laver ! Son poil est sale, couvert de brindilles et de sable. Le nourrir aussi. C’est qu’il n’est pas bien gros, notre Jeannot ! Le caresser, surtout. Blotti dans les bras des uns, des autres, il ferme ses beaux yeux d’albinos et semble ronronner de plaisir. Il est adorable. Tout le monde est déjà sous le charme. C’est décidé : les grands-parents le garderont. M. et Louve Chérie pourront venir lui rendre visite. Sauf que… Sauf qu’à y regarder de plus près, il semble bien que des lambeaux de peau sèche se détachent de chacune de ses longues oreilles. Une visite au véto du coin plus tard, le verdict tombe : la gale !

Du coup, plus question pour le grand-père de garder l’animal ! Il a lui-même souffert de gale durant la guerre d’Espagne et en garde un souvenir atroce. Il n’est pas près de recommencer. Louve Chérie a beau lui expliquer à la suite du vétérinaire que la gale des lapins n’est pas transmissible à l’homme et se soigne aisément avec les médicaments prescrits, il n’en démord pas. Que faire, dès lors, de notre rescapé ? Louve Chérie tente le tout pour le tout : un coup de fil pour nous avertir qu’elle le ramène à la maison, sous promesse de s’en occuper entièrement seule.

Après tout, pourquoi pas ? Nous connaissons son amour des animaux et les crises d’asthme sont pour l’heure de lointains souvenirs. Nous pouvons en tout cas tenter l’expérience, avec promesse qu’au moindre problème de santé de Grand-Loup ou d’elle-même, Louve Chérie trouvera un autre refuge à son protégé. Aussitôt dit, presque aussitôt fait : voilà notre lapinot installé comme un roi dans un petit clapier qui ouvre sur le jardin. Il porte d’ailleurs fièrement le prénom de Simba, comme « Le roi lion » qui vient de sortir au cinéma. 

Oreilles rapidement redevenues saines, Simba va vivre avec nous cinq longues années, entre le jardin l’été, la véranda l’hiver, les soirées au salon, durant lesquelles il se blottit dans nos bras comme un chat ronronnant. C’est un compagnon doux et discret, aimable et vif, qui affectionne les siestes dans la pelouse ensoleillée - image-même du bonheur dans le pré - mais rechigne à rentrer le soir dans sa maisonnette. Il se cache alors sous le grand sapin, d’où je me révèle totalement incapable de le déloger. Heureusement, Grand Loup et Louve Chérie sont autrement plus souples que moi et l’attrapent généralement sans difficulté majeure.

Curieusement, alors que le poil du lapin est hautement allergène, durant tout ce temps, il ne provoqua pas un seul éternuement. 

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Commentaires
M
Merci Mamilouve pour cette jolie histoire qui nous montre une fois encore que souvent les enfants nous ouvre le chemiń tu sais ce petit sentier de traverse que nous les grands ne voyons plus, empêtres que nous sommes dans nos problèmes de grands. Tu es comme moi Mamilouve, ouverte au monde de l'enfance et de l'adolescence qui nous enrichit tant. Je t'embrasse.
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M
On célèbre si souvent les chats... Qui dira suffisamment les qualités et les mérites d'un lapin affectueux ?
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C
Une drôlement belle histoire et de grandes années d'amitié. C'était déjà la maison du bon Dieu car ta fille a toujours je crois de nombreux animaux. <br /> <br /> u as dû entendre de chez toi le AH! que j'ai poussé en lisant le mot gale !... :-) mais la gale des oreilles n'est pas si grave heureusement... J'imagine en souriant le safari lapin le soir au coucher... cela lui a peut-être sauvé la vie car il aurait peut-être fini dans l'estomac d' un prédateur. Belle soirée à toi. Bisous
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Z
Assez étrangement, j'ai remarqué qu'on n'est pas allergique à SES animaux de compagnie. Mon fils, Xavier qui se couvrait de plaques rouges en présence d'un chat, partage désormais sa vie avec les 2 chats de sa compagne sans changer de couleur. Et Guy, mon compagnon, qui éternue et étouffe en présence d'autres chats, survit agréablement en présence de notre petite minette qui dort souvent sur notre lit. Il continue d'ailleurs à avoir du mal à respirer dans les endroits fréquentés par d'autres félins. J'ignore ce qu'en penseraient les allergologues, mais l'amitié pour un animal ne change-t-il pas la donne?
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