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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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30 novembre 2013

Un assassinat culturel

Elles ne sont pas belles. Ne dites pas le contraire ! Avec leur carapace venue d’un autre âge (d’une autre planète ?), leur tête de brontosaure, leur grande bouche édentée et leurs pattes de caïman, elles peuvent éventuellement paraître émouvantes (de laideur, de lenteur), mais belles, non ! Pourtant, j’aime beaucoup les tortues. Les vraies. J’en ai eu une dans mon enfance et, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont des animaux sociables et sympathiques, recherchant la compagnie des humains et des chats. La nôtre se révéla même pleine de ressources inattendues puisqu’elle franchissait le bref escalier qui séparait le jardin de la courette en culbutant sur le dos à la seconde marche de façon à se retrouver sur ses pattes au niveau de la cuisine, dont elle enfonçait la porte à coups de butoir si d’aventure celle-ci était fermée. Son but ? La chaleur du home sweet home avec, au passage, virée de lait et croquettes dans les gamelles des chats. C’est peut dire que ce phénomène nous a laissé quelques impérissables souvenirs et j’aime à penser que, les tortues vivant centenaires, elle chemine encore de son pas de sénateur dans quelque jardin bruxellois où elle viendrait de prendre ses quartiers d’hiver.

Mais là n’est pas mon propos. Je voulais vous parler des tortues Ninjas, celles auxquelles, paraît-il, on n’échappe pas dans les cours de récréations, des super-héroïnes qui vivent dans les égouts et se gavent de pizzas (la classe !), des justicières masquées solidement ancrées dans la vie de Petit Loup et qui me désolent d’autant plus qu’à leur look guerrier et leur comportement agressif, elles joignent l’ultime vulgarité d’être prénommées Léonardo, Donatello, Raphaëllo et Michellangelo. C’est le crime que je ne pourrai leur pardonner ! Quelle idée imbécile a donc germé dans la tête de leur auteur quand il les a baptisés des noms des quatre plus grands artistes de la Renaissance, anéantissant du même coup toute référence à l’harmonie et à la beauté dans l’esprit des petits. Il pensait assurément faire de l'humour, mais, dès lors qu’ils entendront l’un de ces noms, les enfants devenus grands continueront à penser « tortue Ninja » et non « Joconde », « Saint Marc », « Ecole d’Athènes » ou « David ». C’est la culture qu’on assassine. Parole de grand-mère ! 

402px-Mona_Lisa,_by_Leonardo_da_Vinci,_from_C2RMF_retouched

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Commentaires
J
heureuse d'avoir participer à cette conversation, avec laquelle je suis d'accord avec vous toutes.<br /> <br /> Merci
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M
Un coup de gueule de temps à autre ne fait de mal à personne et du bien à celui qui le pousse :-) Je sens que tu me comprends, Nhand.
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_
Bonjour Marianne,<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as tout à fait raison de dénoncer une telle ineptie ! Cette façon de détourner une référence dans l'esprit de toute une génération. Personnellement, ça me désole également, et d'ailleurs ça me rappelle une anecdote, au sujet d'une personne (que je connais assez bien) pour laquelle Notre Dame de Paris n'était qu'une oeuvre de Luc Plamondon et de Richard Cocciante... grrrr (on n'est dans le même cas de figure que celui que tu dénonces ici). <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée à toi. Et merci pour ce coup de gueule !
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M
Si, il existe de beaux livres, des jouets créatifs, qui ne renchérissent pas dans le sexisme du rose princesse et de la virilité agressive, mais il faut savoir les reconnaître et oser aller à contre-courant du merchandising et de la pub, car ce ne sont pas nécessairement ceux qui bénéficient des plus gros budgets promotionnels. Ce n'est pas facile car les parents ont tellement peur de "frustrer" leur enfant. C'est alors aux grands-parents un peu ringards de proposer d'autres horizons :-)
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I
Je me souviens des acrobaties de notre tortue téméraire et de ses grosses pattes dans la gamelle des chats. Comme elle se régalait! J'ai d'elle un souvenir attendri. Par contre, je n'aime pas les tortues Ninja, elles ont envahi les cours de récréation et les vitrines de Noël, et le coeur des enfants.Ils vivent les exploits imaginaires de ces personnages comme ils s'attribuaient jadis les exploits de Zorro ou les prouesses du robot Goldorach. Je me dis que c'est passager, que bientôt d'autres séductions les détourneront des couleurs criardes et des images outrancières. Mais je déplore quand même que notre "civilisation" renchérit dans le monstrueux et le laid. Nous ne sommes plus au temps des contes de fées, certes, mais à l'âge où l'on s'engoue si facilement n'existe-t-il aucun artiste pour inventer des jouets sympathiques et valeureux auxquels s'identifier sans commettre en même temps une faute de goût? Je me pose la question...<br /> <br /> Lorraine
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