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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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19 juin 2013

Le feuilleton de l'été

L’actualité me rattrape ! J’évoquais l’autre jour, à propos de nos ancêtres, le fait qu’on ne peut jamais être sûr que de la lignée cognatique qui remonte par les femmes, de mère en mère, mais qu’il me semblait que cela n’a, pour nous autres descendants, qu’une importance toute relative car, sur le long terme, la culture familiale prime sur la génétique. Or, voilà que Delphine Boël, artiste plasticienne et fille « cachée » mais pas tellement du roi Albert II, vient de citer le souverain et deux de ses enfants, le prince Philippe, héritier du trône, et la princesse Astrid, à comparaitre devant le tribunal de première instance de Bruxelles, afin d’obtenir leur ADN en vue d’une reconnaissance de paternité.

C’est la situation exactement inverse à celle que j’évoquais, puisqu’il s’agit d’une enfant illégitime du père et non de la mère, non pas incluse dans une lignée paternelle qui ne serait pas la sienne malgré l’état-civil mais, au contraire, exclue et souhaitant établir son ascendance paternelle.

Au-delà des aspects juridiques extrêmement complexes vu la personnalité du père putatif, son « inviolabilité » et son « irresponsabilité » garanties par la Constitution, au-delà du timing de la démarche, alors qu’il est de plus en plus question d’une abdication du Roi qui le priverait de son invulnérabilité, la démarche de la jeune femme pose la question du mal-être de l’enfant illégitime en quête de reconnaissance.

Même si elle a été reconnue par le mari de sa mère dont elle porte le nom, même si elle a écrit un ouvrage « Couper le cordon » dans lequel elle disait avoir tourné la page avec son passé, Delphine Boël est mal dans sa peau. Elle l’a dit, cela se voit : son regard est triste, alors qu’elle mène une carrière internationale, a un compagnon avec qui elle semble former un couple heureux et deux enfants.

Depuis que son existence a été révélée en 1999, le Roi s’est toujours refusé non seulement à reconnaître son existence, mais il lui aurait même affirmé au téléphone « Tu n’es pas ma fille », alors que dans son message de Noël 1999, il admettait implicitement les graves difficultés traversées par son couple une trentaine d’années auparavant, sans que cela n'entache en rien sa popularité.

Aujourd’hui, bien loin de ce cordon qui n’a jamais été coupé, Delphine Boël cherche donc à se faire reconnaître par une action en justice et d’aucuns estiment que ses motivations sont pécuniaires : elle chercherait ainsi à bénéficier de sa part d’héritage. C’est possible, mais pas certain du tout. Ne peut-on concevoir que, tout simplement, elle a besoin de savoir et de faire savoir, parce que le silence et, pire encore, le reniement, sont des gifles douloureuses à encaisser par un enfant, fut-il une adulte de 45 ans ?

Quoi qu’il en soit, on tombe dans le sordide. On a même entendu à la radio, hier matin, un député « humaniste » conseiller à demi-mot au Roi de ne pas abdiquer afin de ne pas perdre son inviolabilité. Et alors, quoi ? Condamner le Roi à régner jusqu’à la mort alors qu’à près de quatre-vingts ans et après vingt ans d’un règne globalement positif, il serait en droit d’espérer une retraite bien méritée ?

Il est clair que, comme François Mitterand avant lui, comme le Prince Albert II de Monaco, notre roi Albert II aurait mieux fait de reconnaître l’existence de sa fille lorsque celle-ci fut rendue publique. Après tout, de Louis XIV à Léopold II, bien des monarques ont eu des enfants illégitimes qu’ils ont sinon officiellement du moins officieusement reconnus, leur rendant une précieuse identité de « fils ou fille de… » qui leur permettait de se construire psychologiquement.

Désormais le mal est fait. On a sorti les armes juridiques, les demi-frère et sœur sont impliqués, sauf le Prince Laurent, ce qui fait bien sûr jaser dans les chaumières. C’est le feuilleton de l’été, plein de surprises et de rebondissements. Dommage !

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Commentaires
C
Que ces histoires sont moches ! La quête d'identité est une chose complexe et indispensable pour se construire mais tout se déballage public est sordide. Je me rappelle de la fille d'Yves Montant qui s'est battue bec et ongles pour faire reconnaître sa filiation avec le comédien à grands renforts d'annonces, d'interviews et de reportages TV. Tout ça pour quoi ? pour ne pas être reconnue comme étant sa fille. Comment peut-on se remettre de cela ? Ah la la, quel monde... Bisous et belle soirée à toi.
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M
Je ne serais pas si virulente, sauf s'il devait apparaître qu'elle a effectivement agi par intérêt. Mais je ne pense pas que cela soit le cas. La vengeance ? C'est possible ! Mais dans ce cas quelle souffrance là-derrière pour en arriver à de telles extrémités ! D'autant plus qu'il y a peu de chances que sa démarche aboutisse, ce qu'elle ne doit pas ignorer. Le plaisir de déstabiliser le roi, sa famille et finalement le pays tout entier s'apparenterait dans ce cas à une sorte d'une dangereuse ivresse du pouvoir. Dans tous les cas, ce qui fut, semble-t-il, une authentique histoire d'amour brisée pour des raisons d'état, se termine dans un lamentable gâchis. Et c'est d'une infinie tristesse !
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I
Même si je comprends le besoin d'identité de Delphine, sa démarche a quelque chose d'écoeurant. Elle éclabousse toute une famille pour avoir un père dont elle aura détruit l'image, la réputation, sur qui elle attire le scandale, les foudres des uns, la compassion des autres, le trouble chez ses demi-frère et soeur, et un rejet d'autant plus définitif qu'elle se rend odieuse à tous égards. S'attaquer à un vieil homme fatigué qui a fait front à toutes les turbulences de son pays marque surtout une rancune tenace et, peut-être, un besoin de briller à ses dépends, un esprit de vengeance rageur et certainement pas le souhait d'une entente familiale. Que de petitesse!<br /> <br /> Lorraine
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C
Il semble que Paola a sa part de responsabilité dans cette affaire: elle n'a jamais voulu que son mari reconnaisse Delphine. Pour Albert, la pression était trop forte sans doute<br /> <br /> La démarche de Delphine est maladroite, se faire reconnaître de force... fera plus de tort que de bien et coupera surement les maigres liens.<br /> <br /> Mais je comprends qu'elle ait besoin de la confirmation de cette paternité: on a besoin de savoir<br /> <br /> Non je ne crois pas que ce soit avant tout pour des motifs pécuniaires, mais simplement pour retrouver son identité, sa peau<br /> <br /> Elle croit aussi que c'est important pour ses enfants<br /> <br /> On sait combien pour les enfants adoptés il est important d'avoir une trace de leurs origines...<br /> <br /> De toutes façons l'histoire est triste, draine de la rancune, et pourrira les relations. A qui servira pour elle de savoir si pour ça, elle aura dû trainer un homme devant la justice, de force?
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M
Quel intérêt, autre que pécuniaire, a vouloir être reconnue par quelqu'un qui vous ignore ? Quel intérêt à bouleverser la vie de gens qui n'y sont pour rien : conjoint du géniteur, demi-fraterie. Mais surtout, celui qui vous a donné son nom, a pris soin de vous, vous a aimée et fait grandir, ne se sent-il pas renié ? Que de questions mais surtout que de souffrances dans ces histoires. Rappelons-nous de l'affaire "Yves Montand". Espérons que tous trouveront des solutions qui leur permettent de continuer leur route dans la sérénité. Difficile d'être rattrapé par le passé.
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