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Journal d'une mamy-boomer
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Journal d'une mamy-boomer
  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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25 mars 2013

Le grand chambardement

 

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Les grandes manœuvres ont débuté. Chacun a reçu une liste des tâches qui lui sont dévolues avant la date fatidique. Nous avons déjà acheté le poêle à pellets. Reste à l’installer ! L’homme appellera Vierendeels et Coquibus, Electrabel et Telenet. Granny relira ses contrats, recevra les représentants de Vierendeels et de Coquibus, évaluera  les devis. Grand Loup apportera des caisses. Louve Chérie emmènera le chat Milord dans sa cage et son loup à elle creusera une porte, tracera un chemin, tirera une ligne électrique. Je rapatrierai chez moi tous les bouquins stockés dans la bibliothèque maternelle depuis mon mariage, je fournirai les vieux journaux et porterai le vieil aspirateur à la déchetterie en même temps que la cafetière déglinguée. Notre amie France viendra avec sa machine à coudre.

On va trier, donner, se débarrasser, emballer. On va pendre des rideaux et une crémaillère. On va déménager ! Ou plutôt ma poétesse nonagénaire de mère va déménager. Pour la quantième fois ? Nous ne comptons plus depuis longtemps, mais si cela vous amuse de le faire, c’est ici !  Et aussi ici.

Les déménagements sont pour nous une longue tradition familiale. Ils se préparent soigneusement, s’effectuent dans la joie, tiennent généralement leurs promesses. A bien y regarder, chaque changement d’adresse ou presque, chaque migration vers une autre commune, a fourni son lot d’avantages et de nouveaux agréments : ici, c’était de l’espace supplémentaire, là une jolie vue, un jardin ou une réduction de loyer. Il a fallu s’adapter : sacrifier un meuble, en acquérir un autre, prolonger le trajet en tram pour se rendre à l’école ou au boulot, escalader trois étages, acheter un taille-haie…

Nos logements ont été aussi variés que les aléas de la vie qui les motivaient: naissances, mariages, décès, changement de boulot, bail arrivé à terme, vente de la maison par les propriétaires, évolution sociale… Cette fois, c’est bien sûr la fatigue liée au vieillissement qui a fini par imposer sa loi. Le coût actuel des loyers bruxellois aussi. Alors, nous est venu l’idée (aussitôt muée en envie) de réinventer la communauté comme elle se pratiquait au temps de nos (grands-)parents.

C’est Louve Chérie qui l’a proposé : avec son loup, elle dispose dans la région de Rochefort d’une grande demeure dont une aile est en partie inoccupée. Pourquoi ne pas transformer ces deux chambres attenantes à une salle-de-bains en salon/salle à manger et chambre/bureau pour sa grand-mère ? Elle y jouirait du calme nécessaire pour écrire ses poèmes et alimenter son blog, d’une vue bucolique sur la prairie aux chevaux et les vaches voisines, d’un souper en famille le soir.

C’est dans l’air du temps : se regrouper pour faire des économies d’échelle et échanger de menus services. Pour autant, la décision est d’importance. Même si son intimité reste préservée par l’espace et la disposition des lieux, pour le jeune couple la présence sous son toit d’une personne supplémentaire implique des contraintes nouvelles. Pour Granny, citadine depuis la naissance, la solitude campagnarde en journée sera une expérience nouvelle. Elle dit ne pas l’appréhender, avoir soif de nature, ne pas être plus entourée dans son immeuble où elle ne connaît son voisin de pallier que de vue et à peine un peu plus un couple de quinquagénaires habitant l’étage du dessus.

Autour de nous, la surprise est générale, le scepticisme fréquent. De nos jours, il est rare que la jeune génération ait à la fois la possibilité et l’envie d’accueillir un parent, a fortiori un aïeul. Le défi est certes de taille, mais, après avoir réfléchi aux innombrables implications pratiques et psychologiques de l’entreprise, nous pensons disposer d’atouts majeurs : les heureux caractères des uns comme des autres.

Donc, l’homme se chargera des démarches administratives, Granny avertira son propriétaire, Grand-Loup prêtera main forte pour l’emballage, Louve Chérie achètera un nouveau matelas et son loup à elle creusera une tranchée pour la télédistribution. Notre amie France confectionnera les tentures.

Seul Milord n’a pas été consulté. Il aurait mit son véto. 

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Commentaires
C
J'aime beaucoup le contraste entre le titre et la photo qui respire l'harmonie et la sérénité. Je lis et sais que ce déménagement va être un bel événement et que Lorraine va se régaler de cette nouvelle vie au vert près d'êtres aimés. Et avec internet, nous garderons contact avec ses jolies publications, poétiques ou anecdotiques. Et ce lien sera précieux car les hivers sont plus longs à la campagne. J'ai bien hâte de connaître la réaction de Milord. Ses sens ne sont pas près d'être au repos !!! :-) et il va retrouver des cadences infernales...<br /> <br /> Bon courage à tous pour ce déménagement. Bisous
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M
Bonjour Emma ! Bienvenue sur ce blog, d'inspiration et de style très différents de celui de Lorraine, mais qui j'espère vous plaira. Soyez certaine que nous prenons tous grand soin d'elle :-)
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E
je suis contente de faire votre connaissance, et contente aussi de voir comme ma chère Lorraine est bien entourée et va être traitée comme la princesse qu'elle est. Bien sur que non elle ne va pas s'ennuyer, près des siens, à contempler le printemps à sa porte et aussitôt le traduire en jolis mots de sa plume élégante. <br /> <br /> Je vais aller explorer votre domaine virtuel...
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I
Tu as tout dit, ma chérie, et très clairement! J'annoncerai la nouvelle à mes amis du "Cahier du Soir" un peu plus tard car je prendrai inévitablement une pause pour cet événement! Jusque là, je veille à être efficace (j'emballe et je trie minutieusement!) mais à ne pas me fatiguer. Donc je me repose à heure et à temps. Sans doute se trouvera-t-il des pessimistes pour estimer qu'à 90 ans mieux vaut rester où on est...Je réponds qu'en ville, seule, éloignée de la famille, cela devient de plus en plus lourd. Malgré l'aide ménagère et les courses qu'on m'apporte. J'ai déjà déménagé quatorze fois...Alors, pourquoi hésiter? Et surtout, j'y ajoute ce bonheur inespéré: voir le sourire de ma petite Flo, savoir qu'elle est là, tout près, et ouvrir ma fenêtre sur un jardin d'été, c'est une grâce qui m'est donnée avant l'ultime départ...<br /> <br /> Lorraine
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M
J'en suis persuadée, l'aventure sera belle ! Quant à Milord, il devrait avoir rapidement compris qu'il a intérêt à rentrer quand les chiens sont en liberté :-)
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