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Journal d'une mamy-boomer
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  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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4 mars 2013

Je me souviens…

A l’atelier d’écriture, Coumarine (ici) avait proposé un exercice de style « à la manière de » Georges Perec. Voici ce que cela a donné.

Je me souviens de ma petite école primaire aux planchers de bois. Le poêle rond trônait au milieu de la classe. L’hiver, nous y faisions chauffer des zestes de mandarines qui embaumaient l’atmosphère. Nous portions des tabliers noirs qui ambitionnaient de nous uniformiser mais, si jeunes soyons-nous, nous savions parfaitement lesquels d’entre nous étaient plus riches que les autres. Ou  plus pauvres.

Je me souviens que la rumeur voulait que le petit Jacques soit mauvais élèves, difficile, désobéissant, méchant même. Plus tard j'ai compris qu'il était seulement issu d'une famille socialement défavorisée, qu'il était sans doute dyslexique ou hyperkinétique. Quel homme est-il devenu ?

Je me souviens que mon amie Martine fut gravement malade. Toute une longue année, elle séjourna dans un hôpital gantois. Elle y apprit le flamand, m'écrivait parfois une carte et nous revint l'année suivante, apparemment guérie. Je ne savais pas qu'elle garderait à vie des séquelles qui l'émpêcheraient à jamais de devenir une femme comme les autres.

Je me souviens que Muguette portait un tablier de satin avec une petite broche dorée. Cette adorable blondinette, enfant unique de parents déjà âgés, était très gâtée mais restait aimable et simple. Au contraire de sa voisine Chantal qui nous écrasait de son mépris ! J'ai croisé l'autre jour une femme hautaine à qui je me dis qu'elle ressemble aujourd'hui.

Je me souviens de Bernadette à qui les institutrices donnaient en vain sa sainte patronne en exemple. Perturbatrice et batailleuse, elle ne ressembla jamais à Bernadette Soubirous. Elle ne faisait pas non plus honneur à son nom de famille : elle s'appelait Joly.

Je me souviens de Mademoiselle Lydie, jeune, jolie, rieuse. Elle se maria l'année où j'étais dans sa classe. Nous avons fait la haie à la sortie de l'église. Vingt ans plus tard, j'ai lu dans le journal que son mari s'était suicidé.

 

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Commentaires
C
C'est beau, et c'est triste, ces souvenirs. Pauvre mademoiselle Lydie...
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P
De bon et de mauvais moments. Mais c'est le lot d'une vie... Bonne journée avec bises
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M
C'est Jacques Brel qui chantait "La vie ne fait pas de cadeau..." C'est un peu ce que j'ai voulu exprimer, me semble-t-il, dans ce texte qui évoque le temps de l'école. Cinquante ans plus tard, que sont-ils devenus ces écoliers dont on savait déjà que le destin ne serait pas nécessairement rose ? La nostalgie ne serre-t-elle pas toujours un peu le coeur ?
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C
Non non Lorraine<br /> <br /> A la manière de Georges Perec... c'était à la manière du petit livre qu'il avait écrit dont tous les paragraphes parfois très courts commencent par: "je me souviens"<br /> <br /> Décidément, après ta fille, c'est toi que je lis le coeur serré...
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I
J'aime beaucoup ton texte, mais je ne me souviens pas de cette consigne de Coumarine. Etais-je absente? "A la manière de Georges Peresc", veux-tu dire qu'il fallait supprimer une voyelle, et laquelle? Quoi qu'il en soit, c'est une bouffée de souvenirs qui m'arrive au visage, car ton enfance c'est ma jeunesse et tes souvenirs sont un peu les miens. Mais j'ignorais que M. Joly s'était suicidé... Pourquoi?...<br /> <br /> Lorraine
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