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Journal d'une mamy-boomer
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Journal d'une mamy-boomer
  • Soixante ans : une page qui se tourne et l’envie de partager les événements, les impressions, les sentiments de cet âge nouveau, commun à tant d’autres issus du baby-boom. Pas encore vieux, plus vraiment jeunes, qui sommes nous ?
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6 février 2013

Histoire comme beaucoup

Un garçon brillant. Du moins qui promettait de le devenir. Il mène ses études secondaires à la force du poignet, les termine en tête de classe malgré un milieu familial où l’on entre tôt dans le monde du travail. La fierté des siens, ce garçon ! Lui, au moins, réussira dans la vie. D’ailleurs, le voilà engagé dans des études d’ingénieur commercial.

L’euphorie parentale va durer trois ans, quatre peut-être. Elle résistera à un premier échec… en dernière année. La fatigue, n’est-ce pas ! Ca arrive à tout le monde ! Tu recommenceras, mon gars ! On compte sur toi !

Second échec. Définitif.

Désillusion. Amertume. Et les yeux qui ne s’ouvrent pas encore. Ou plutôt, qui refusent de voir la réalité. En fait, il y a longtemps que tout a commencé à se déglinguer. Quand exactement ? Allez savoir ! Quand Paul a-t-il commencé à boire les premières bouteilles de la cave de son père ? Quand a-t-il vidé une à une toutes les autres, des plus courantes aux plus anciennes, des moins chères aux plus précieuses ? Nul ne se sait précisément. Car Paul a longtemps bu, continue à boire dans la solitude de la cave, caché, terré, loin de la lumière et du regard des autres, qui refusent de se déciller.

Mais bientôt l’heure n’est plus au silence. Paul est de plus en plus souvent ivre, de plus en plus souvent malade. Il boit tout ce qui lui tombe sous la main. Sa santé s’altère, son physique se dégrade, son travail s’en ressent, les disputes se multiplient, la maman se désespère. Première cure de désintoxication pendant laquelle il parvient à se procurer du whisky. Deuxième cure, qu’il rompt après cinq jours.

Mutisme, apathie, ivresses, premières violences, douleurs, refus de parler, d’agir, de guérir. 25 ans. Paul va mal. Très mal. 35 ans. La fréquentation épisodique des AA ne le sèvre pas. 45 ans. La cyrrhose et guère plus d'espoir.

Et nous sommes là, spectateurs impuissants du naufrage, le coeur empli de dérisoire amitié, le coeur gonflé de tristesse.

Oui, il fut un temps où cet homme avait l’avenir devant lui. 

 

alcool au travail

 

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Commentaires
P
Oui et quelque soit le milieu ... Bonne journée Bises
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L
Je crois, hélas, que tout a commencé très tôt, dès l'école primaire. il suffit d'un père colérique, d'une maman trop soumise, pour que l'enfant, houspillé pour une vétille, convaincu peu à peu de n'être rien, se referme. Il met néanmoins sa fierté à réussir ses études; mais il faut un peu de réconfort à ce solitaire. Il boit. Il ne réussit pas à se faire des amis, il est taiseux, maladroit. Les filles se détournent. Alors il boit...Et il boira jusqu'au dernier jour...Infiniment triste.
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