Qu’importe le flacon…
Je viens de terminer mon premier livre sur tablette. Et j’ai adoré. La tablette. Le livre. Le livre et la tablette.
Du coup, je ne sais plus très bien si je vais vous parler du plaisir de lire sur une tablette ou du livre que j’ai lu sur la tablette. Si je vais vous vanter le confort de lecture d’un écran dont on règle la luminosité pile poil à son œil ou le coup de poing reçu en pleine face par ce récit de notre millénaire.
Je ne sais plus non plus si vous préféreriez en savoir plus sur la taille modulable des caractères tellement précieuse aux astigmates à la fois myopes et presbytes que vous n’êtes sans doute pas (mais moi si !) ou si vous salivez à l’idée d’un roman brillant, fascinant même, qui n’en est pas tout à fait un, à la perspective d’un essai qui se lit comme un roman, mais émeut aux larmes, parce qu’il dit des choses essentielles sur la difficile condition humaine, le passage à l’âge adulte et l’effondrement de la société occidentale.
Bref, je ne suis pas sûre d’avoir envie de vous en dire beaucoup plus que : si ce n’est déjà fait, lisez « Windows of the world » de Frédéric Beigbeder (Grasset, 2003).
Je ne suis pas certaine non plus de pouvoir encore à l’avenir me plonger dans les pages jaunâtres d’un livre de poche aux (petits) caractères fixes, si passionnant soit le récit. Et tant pis pour le plaisir du toucher du papier : un livre, c’est d’abord un contenu, non ? Musset ne disait-il pas : « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » ?
Dieu sait pourtant si j'aime les (beaux) livres !