Pour en finir avec l’accent belge
Une annonce (française) de casting recherche « une dame âgée sachant prendre l’accent belge ». Ça m’a bien fait rire.
Car, enfin, de quoi parle-t-on ? De l’accent bruxellois ou de l’accent wallon ? De l’accent carolo (*) ou de celui de Liège ? Du namurois, peut-être ? (Je vous épargne celui de Verviers : le pire !). De ceux de Merckx, de Jean-Claude Van Damme, d’Annie Cordy, de Brel, de Geluck, de Poelvoorde ? Lesquels, vous en conviendrez, n’ont pas grand-chose en commun alors que tous, sauf l’ami Ben, sont bruxellois !
Mais celui qui a rédigé l’annonce pensait peut-être à l’accent des (coureurs cyclistes) flamands parlant français ? Voire à celui des germanophones de Belgique : il ressemble à l’alsacien. Mais pas tout à fait !
Eh oui ! Les langues (officielles ou non) et les accents de notre « plat pays » (un autre mythe !) sont aussi variés que nos paysages. De la mer du Nord aux hauts plateaux ardennais, du plus truculent au plus "pincé", du west vlaams de Bruges au beschaafd nederlands, du picard de Tournai au wallon, au gaumais, sans oublier le français et l’allemand, ils modulent les sons, laissant dans leurs sillages les effluves de leurs terroirs d’origine.
Alors, l’accent belge, parlez-en si vous voulez ! Mais au moins, faites-le, en sachant que ça n’existe pas !
(*) carolo : de Charleroi