Don de sang, don de soi
J’ai donné mon sang. Pour la première fois ! J’y avais souvent songé mais, au dernier moment, il y avait toujours un événement plus ou moins inattendu pour m’empêcher d’être au rendez-vous : les enfants à conduire, à rechercher, à bercer, à écouter, à soigner, à apaiser ; un boulot qui boulottait la majeure partie du temps restant ; un homme pour une fois présent ou absent, c’est selon ; des hémorragies mensuelles qui me laissaient tellement pantoise que je m’imaginais mal me vider davantage encore du précieux liquide quand bien même il représenterait la vie pour quelqu’un d’autre. Mais bon, le temps a passé, les contraintes se sont faites moins pressantes.
Alors pourquoi pas plus tôt ? Paresse sûrement ! Une paresse plus intellectuelle que physique, d’ailleurs. Se renseigner sur les dates, les lieux de récolte, les inscrire à son agenda, s’y rendre aux jour et heure prévus... C’est parfois tellement compliqué une vie de femme encore active, tiraillée entre beaux-parents en méforme, enfants adultes, mari prépensionné et hyperactif !
Bref ! Pourquoi franchit-on un jour le pas ? A chacun ses raisons ! Qui ne tiennent d’ailleurs pas toujours de l’altruisme. Pour moi, ce fut un léger excès de fer dans le sang qui pourrait être le signe d’une maladie génétique pas rare du tout, très fréquente même en Europe du Nord, ne se manifestant qu’après 40 ou 50 ans, avec à long terme des risques de lésions irréversibles au foie et au pancréas. Un seul traitement : la saignée. Ou la prise de sang. Régulière. Alors pourquoi pas le don de sang ? Histoire de faire coup double ! Un sang fort apprécié de surcroît, car riche en fer justement.
Motivation drôlement égoïste, non ? Est-ce que ça compte pour la « BA » du jour ? J’aime quand même à penser que mon « don » sauvera peut-être une vie ! On peut rêver, non ?